La SNCF écope d'une amende de 300.000 euros dans le cadre de l'accident ferroviaire de Bretigny-sur-Orge. 1:23
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David Montagné, édité par Yanis Darras
Presque dix ans après le déraillement d'un train en gare de Brétigny-sur-Orge, la SNCF a été condamnée à payer une amende de près de 300.000 euros. "Une goutte d'eau" pour les victimes, tandis que l'avocat de l'entreprise dénonce "une hypothèse jugée crédible (...) transformée en vérité judicaire".

C'est un drame qui restera dans l'histoire de la petite commune de Brétigny-sur-Orge, en Essonne. Il y a neuf ans, un train déraillait dans la gare de la commune francilienne, tuant sept personnes et blessant des centaines d'autres. Ce mercredi, le tribunal d'Evry, en charge du dossier, a décidé de ne condamner que la SNCF pour homicides et blessures involontaires. L'entreprise devra payer 300.000 euros d'amendes.

"C'est une goutte d'eau dans la mer"

Une condamnation financière qui reste symbolique pour Lauriane Welter, rescapée de l'accident. La passagère se trouvait dans le wagon numéro 4, le plus touché dans la catastrophe. "Une peine de 300.000 € pour une société comme la SNCF, c'est une goutte d'eau dans la mer à mes yeux", regrette la jeune femme. 

"Je sais que c'est la législation qui fait que cette amende sera financière, mais j'aurais tellement aimé qu'on ait plus des peines techniques que des peines financières", poursuit-elle au micro d'Europe 1. "Ça m'aurait plus apaisée de savoir qu'ils vont se donner les moyens de faire changer les choses. Malheureusement, je suis certaine et convaincue qu'il n'y aura pas plus de prise de conscience que cela". 

Une hypothèse transformée en vérité judiciaire pour l'avocat de la SNCF

Du côté de la SNCF, le jugement a été accueilli de façon mitigée. "Aucune vérité scientifique ne se dégage de ce jugement", déclare Maître Emmanuel Marsigny, l'avocat de l'entreprise, qui regrette que le tribunal ait retenu la thèse d'un défaut de surveillance. "Vous comprendrez qu'au regard de la problématique et des enjeux, la question se pose de savoir s'il est possible d'accepter qu'une hypothèse jugée crédible par rapport à une autre, sans que l'autre ne soit totalement écartée, soit transformée en vérité judiciaire", confie-t-il à Europe 1. 

Reste à savoir si désormais, la SNCF souhaitera faire appel de cette décision de justice, ou non.