La Fédération nationale des chasseurs fait décidément beaucoup parler d'elle. Après avoir été reçue par l'Elysée la semaine dernière pour un entretien qui s'est déroulé la veille de la démission de Nicolas Hulot, une campagne nationale de communication fait désormais polémique. Des affiches ont été installées dans de nombreuses villes, sur lesquelles ont peut voir des animaux bien portants avec ce titre : "Les chasseurs, premier écologistes de France."
"Nous affirmons que nous sommes les premiers écologistes de France et nous le prouvons." Ce slogan n'est pas passé à Paris, où la RATP a demandé conseil à l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité. L'agence indépendante a retoqué les affiches parisiennes et a demandé à la Fédération nationale des chasseurs d'ajouter un point d'interrogation à la fin de la phrase.
On ne peut plus se promener en forêt le dimanche sans risquer de se faire tuer par un chasseur... Et ça n'empêche pas les chasseurs de se nommer "premiers écologistes de France"... On aura tout vu ! Il serait plus juste de dire "premiers criminels de France" ! #StopChassepic.twitter.com/JU4M2ejIdB
— La Cause Animale (@1AmiDesAnimaux) 29 août 2018
Le message du gendarme de la publicité est arrivé à peine quatre jours avant d'imprimer les affiches. Un vrai coup bas pour Guy Harlé D'Ophove, président des chasseurs de l'Oise et initiateur de la campagne de publicité. "Je suis surpris, je trouve que l'on prend beaucoup de précautions avec nous alors que l'on n'en prend pas avec d'autres annonceurs. Il y a parfois des pubs qui passent, 'perdez trois kilos, dix kilos en 22 heures'. Nous, nous affirmons que nous sommes les premiers écologistes de France et nous le prouvons", s'agace-t-il sur Europe 1.
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"Ce cynisme-là est à la limite du supportable." Le slogan s'appuie notamment sur un sondage réalisé auprès des auditeurs d'une émission de radio. Un message écrit en tout petit en bas de l'affiche, qui n'a pas convaincu l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité. Sur les réseaux sociaux, on trouve aussi une pluie de reproches à cette campagne, que ce soit du côté des associations de défense de la nature et même des premiers concernés, les écologistes eux-mêmes.
"La provocation n'a pas de limites. Tout le monde est écologiste aujourd'hui. Monsanto est écologiste, ceux qui vont chercher le pétrole sont des écologistes, Macron est écologiste. On peut avoir de l'humour mais là, ce cynisme est à la limite du supportable", réagit Yannick Jadot, député européen Europe écologie les Verts. De son côté, le lobby des chasseurs est plutôt content de son coup. "Le débat est ouvert", commente l'un de ses représentants.