Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi soir devant le commissariat du 19ème arrondissement de Paris pour protester contre la mort d'un Chinois de 56 ans, tué par un policier dimanche dans des circonstances encore floues.
Shaoyo Liu, un père de famille chinois, a été atteint, à son domicile, par le tir d'un policier alors qu'il agressait avec des ciseaux un autre agent, selon la police. Une version contestée par la famille qui affirme que le quinquagénaire "n'a blessé personne" et que l'homme, qui se trouvait avec ses enfants, était "en train de tailler des poissons avec des ciseaux".
"Police assassin". Aux cris de "police assassin" ou "injustice, injustice", les manifestants, la plupart de la communauté chinoise, étaient venus soutenir la famille de la victime et dire leur "colère", le poing levé face aux forces de l'ordre. Des banderoles avaient été déployées sur une petite place, des bougies et des fleurs déposées au sol. "La police nous tue chez nous. La police nous doit la vérité. Encore un mort pour rien. Police assassin. Faites justice", proclamait une banderole rouge.
"Il n'y a aucune raison de croire la police...". Plusieurs manifestants faisaient le lien avec des "bavures policières", comme Frédéric, 58 ans : "Il y a deux versions, celle de la police qui parle de légitime défense et celle de la famille qui dit que c'est un crime. Vu tout ce qui se passe, il n'y a aucune raison de croire la police..." Nathalie Zhu, 24 ans, est elle aussi "confuse". "Je suis ici pour savoir ce qu'il s'est passé. Je demande une explication plus précise, les médias donnent deux versions opposées", a-t-elle expliqué. D'autres comme Yu Pin, 28 ans, veulent attendre "la réponse de l'enquête", même s'il croit "plutôt la version de la famille".
Lundi soir, une manifestation au même endroit avait dégénéré. Trente-cinq personnes avaient été interpellées. Neuf sont toujours en garde à vue, a précisé mardi soir la préfecture de police. Pékin a demandé mardi à la France de garantir "la sécurité et les droits" de ses ressortissants et "exigé" que Paris fasse "toute la lumière sur cette affaire".