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Alexis Bourdon / Crédits photo : PATRICK BATARD / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Vendredi, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé dix mesures pour mettre fin à la colère du monde agricole. Des annonces qui ont divisé le secteur. Si certains agriculteurs ont quitté les blocages, d'autres comptent bien poursuivre le mouvement. Avec un objectif : que le gouvernement accorde une année blanche aux exploitations agricoles.

Simplifier la vie des agriculteurs. C'est la promesse de Gabriel Attal pour mettre fin à la colère du monde agricole. En déplacement dans une exploitation à Montastruc-de-Salies, en Haute-Garonne, le Premier ministre a annoncé dix mesures de simplification immédiates. Le délai de recours contre un projet agricole sera par exemple réduit à deux mois au lieu de quatre, les contrôles administratifs sur les exploitations seront également moins réguliers et auront lieu une fois par an maximum. Le chef du gouvernement demande également un respect strict des lois Egalim et la fin de la hausse programmée de la taxe sur le GNR (gazole non routier).

Des annonces qui vont permettre la levée de certains blocages dans le pays. À Carbonne, berceau de la mobilisation, les agriculteurs vont quitter la portion de l'autoroute A62, mais la profession reste divisée. Du côté d'Agen, qui a été le théâtre d'opérations coup de poing dans la semaine, les promesses du gouvernement ne suffisent pas. Europe 1 s'est rendue sur place.

"Trouver des solutions rapides pour apporter du cash à nos exploitations"

"Il n'y a pas de victoire." Le ton est donné par José Pérez, coprésident de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne. Les annonces faites par Gabriel Attal sont certes un début, mais l'absence de mesures pour la trésorerie des agriculteurs pose problème. "Les exploitations souffrent de trésorerie. Il faut trouver des solutions rapides pour apporter du cash à nos exploitations. On ne veut pas d'argent de l'État, on ne veut pas un centime. On veut un simple report d'emprunt, une année blanche, c'est tout ce qu'on souhaite", insiste-t-il.

Pour Serge Bousquet Cassagne, président de la Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne, la lutte doit se poursuivre. "Enfin, ils vont nous respecter un tout petit peu. Mais par contre, structurellement, il n'y a pas de réforme. Le curseur n'est pas assez bien démonté et donc on continue, on ne s'arrête pas", assure-t-il.

Les manifestants ont donné jusqu'à ce samedi soir au préfet pour fournir des réponses concernant une éventuelle année blanche pour les agriculteurs. En cas de retour négatif, le mouvement de protestation devrait se durcir.