Les parents en rêve, l'école va le faire. Les adolescents vont être obligés de lâcher leur smartphone à l'école. La promesse de campagne d'Emmanuel Macron va être appliquée dès la rentrée de septembre prochain. Mais au collège parisien Debussy, dans le 15ème arrondissement, on se prépare déjà à la mesure avec l'instauration des "lundis sans portable". Et Eric Lathière, principal du collège, veille au grain.
S'entraîner pour l'an prochain. "Qu'est ce que vous faisiez avec votre portable là ?", lance le principal à un élève de sixième pris au détour d'un couloir smartphone en main. L'élève se justifie en disant qu'il regardait simplement l'heure. L'excuse passe pour cette fois : l'idée des "lundis sans portables" n'est pas de punir, mais de s'entraîner pour l'année prochaine. Car Jean-Michel Blanquer l'a confirmé, dès septembre, le portable est interdit dans les écoles et les collèges. Et les élèves ne sont pas contents : "la cour est très petite, il y a moins de jeux, on n'a pas le droit de sortir les ballons", se lamente ce collégien. "Ils ont peur pour l'année prochaine", constate la CPE du collège.
Les parents approuvent. "Comme il n'y a plus de téléphone, on doit trouver d'autres occupations, là on fait un Kem's [jeu de cartes en équipe, ndlr]", explique une collégienne. "Certains jouent aux cartes pour la première fois", constate Eric Lathière. "Je leur ai demandé de prévoir éventuellement des jeux pour s'occuper". Si elle ne fait pas l'unanimité chez les élèves la mesure semble mieux accueillie chez les parents : "On répète à la maison qu'il faut avoir une utilisation modérée du smartphone", explique Thomas, parent d'élève venu voir le principal pour un rendez-vous. "Quelque part, il y a un écho avec ce qu'il se passe à l'école, c'est parfait", se réjouit-il.