Pour mieux répartir les élèves dans les différents collèges de leur secteur, l'Education nationale envisage de recourir à un "Affelnet en sixième", confie François Weil, le recteur de l'académie de Paris. Une référence au logiciel déjà existant, Affelnet, utilisé pour répartir aléatoirement les lycéens, lorsqu'ils font le saut de la troisième à la seconde, précise Le Monde.
Décloisonner. Un "Affelnet en sixième est programmé" pour la rentrée 2017, en même temps que des "secteurs multicollèges", a expliqué vendredi le recteur de l’académie à l’AEF, une agence d’information spécialisée. Concrètement, à Paris, cette mesure, qui n'est qu'au stade de projet, viserait à décloisonner et mieux répartir les collégiens. "Cela fait deux ans qu’on travaille sur Affelnet en 6e", poursuit le recteur. "Il aurait même pu être mis en place dès cette rentrée, s’il n’y avait eu quelques difficultés techniques entre les systèmes informatisés de la mairie et du rectorat".
Des ratés... Cet été en effet, Affelnet a été vivement critiqué par les parents d'élèves, notamment dans l'est parisien. En effet, la répartition aléatoire confiée à l'algorithme a réuni 83% d'élèves boursiers dans un seul et même établissement : le lycée Turgot. Ainsi, le logiciel qui devait enrayer la ségrégation sociale l'a précisément recréée involontairement. Cette anecdote, ajoutée à d'autres dysfonctionnements, ne contribue pas à la popularité d'Affelnet. C'est pourquoi, l'éventualité que le logiciel - actuellement utilisé pour les lycées - soit étendu aux collèges surprend.
Le 8 septembre, la ministre de l'Education en personne expliquait qu'elle n'était pas vraiment favorable au recours d'un "Affelnet" pour les sixièmes. "Je ne pense pas qu’un algorithme puisse constituer une baguette magique", déclarait Najat Vallaud-Belkacem, dubitative.
... et des réussites. A Versailles, où le dispositif est en place depuis cinq ans, le test est plutôt concluant. "Affelnet en 6e est avant tout un outil de pilotage administratif efficace", affirme le rectorat de Versailles. Le défi sera néanmoins d'une autre envergure dans une municipalité telle que Paris, riche de 175 collèges différents. De quoi éveiller l'inquiétude des parents. Mais, tente de rassurer l'académie : "il n’est pas question d’envoyer un enfant de 11 ans à l’autre bout de son arrondissement".