Harcèlement au travail 1:20
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Margaux Fodéré, édité par Alexandre Dalifard , modifié à
Pour les salariés, le mal-être vient parfois des pratiques oppressantes de leurs chefs. Et certains managers reconnaissent avoir déjà été proches de la limite, ou avoir participé à un environnement toxique pour leurs collaborateurs. Selon une récente étude d’Ipsos, 36% des managers ont le sentiment d’avoir déjà été auteurs de harcèlement dans leur carrière.

Quelles sont les limites à ne pas dépasser pour les dirigeants ? On parle souvent des salariés qui ont été victimes de harcèlement au travail, mais moins de ceux qui en sont à l’origine. Selon une récente étude d’Ipsos pour Qualisocial, 36% des managers ont le sentiment d’avoir déjà été auteurs de harcèlement dans leur carrière. Sans aller jusqu’au harcèlement, qui est un délit puni par la loi, certains managers reconnaissent tout de même avoir déjà été proches de la limite, ou avoir participé à un environnement toxique pour leurs collaborateurs.

Pas le droit à l’échec

Des déplacements aux quatre coins de la France, des journées de travail à rallonge, et un seul objectif en tête : séduire de nouveaux clients. C’était le rythme de travail de Sylvie, à la tête d’une entreprise de connectivité, et de ses équipes. Mais très vite, un de ses collaborateurs a fait un burn out. Et la dirigeante reconnait la pression, très lourde parfois, qu’elle a fait peser sur son salarié. Pour elle, l’échec n’était pas une option. "On ne lâche rien pour pouvoir atteindre les objectifs. On était en train de rechercher des nouveaux contrats, quand il fallait rester on restait, on faisait 40 heures par semaine. Il fallait absolument qu’on soit impeccables pour le client", raconte-t-elle.

Commentaires déplacés

Parfois aussi, les managers osent des commentaires déplacés. Dirigeant d’une société de conseil, Pascal ne manquait jamais une occasion de complimenter ses salariés sur leurs nouveaux vêtements ou leurs nouvelles lunettes. Ces observations étaient bienveillantes selon lui, avant qu’une remarque n’agace sa collaboratrice. "Je lui ai fait un jour une remarque sur une coiffure, et en fait je m’étais planté. Elle avait pas du tout changé de coiffure, bref. Elle a eu un ton un peu sec, sous-entendu 'tu aurais peut-être mieux fait de te taire'." 

Depuis, Pascal s’interdit tout commentaire d’ordre esthétique vis-à-vis de ses collègues. Ces commentaires, selon lui, n’ont plus lieu d’être.