Coronavirus : le rugbyman Bakary Meité devient agent d'entretien à l'hôpital le temps de la crise

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Mathilde Durand , modifié à
Le troisième ligne de l'équipe de rugby de Pro-D2, Carcassonne, Bakary Meité, a choisi de s'engager par solidarité comme agent d'entretien dans un hôpital parisien le temps de la crise sanitaire du coronavirus. "Je fais face à des patients qui sont parfois mal en point, qui sont en fin de vie", confie-t-il sur Europe 1. 
INTERVIEW

Bakary Meité, joueur de rugby de l'US Carcassonne (Pro D2), a décidé de faire preuve de solidarité vis-à-vis du personnel soignant en choisissant de devenir, le temps de la crise du coronavirus, agent d'entretien dans un hôpital parisien. Il a entendu parler de cette opportunité par un membre de la belle-famille de sa sœur, chef de site dans une société de nettoyage, sous-traitée par l'hôpital Sainte-Périne, dans le 16ème arrondissement de la capitale. Il raconte au micro sur Europe 1 son expérience. 

Un univers différent

C'est lorsque son neveu de 20 ans, s'est porté volontaire pour aider la société en sous-effectif que le troisième ligne s'est engagé à ses côtés. "A la base c'était par solidarité avec mon neveu", précise Bakary Meité. "Il est apprenti rugbyman, joue en espoir à Carcassonne, c'est un peu lui rendre la pareille : il a voulu faire comme moi en voulant être joueur de rugby, et maintenant c'est moi qui veut faire comme lui en faisant preuve de solidarité." 

Dans cet établissement parisien, 554 lits et places sont dédiées aux patients atteints de pathologies liées au grand âge. Un choc d'univers pour le rugbyman. "C'est clair qu'en passant dans les couloirs et en nettoyant, en désinfectant les poignées de portes de chambre, je fais face à des patients qui sont parfois mal en point, qui sont en fin de vie, et je vois aussi autour de moi des gens qui sont dévoués, qui sont extraordinaires." 

Bakary Meité est au planning : 7 heures-13 heures tous les jours. "J'aurais pu rester chez moi, rester confiné comme la majorité des Français mais l'opportunité s'est présentée, je l'ai saisie sans réfléchir, sans trop savoir dans quel hôpital j'allais, dans quel service." 

Des travailleurs silencieux

Le rugbyman a rencontré des hommes et des femmes, travailleurs et silencieux, parfois oubliés et pourtant au contact de la maladie. "J'accepte de réponde à des sollicitations médiatiques pour parler de ces gens-là. Je suis de passage, je vais faire ça le temps nécessaire, mais il y a des gens qui font ça depuis des années, des Français qui se lèvent tous les matins, qui sont au contact de patients malades, dans un contexte que l'on connaît tous", souligne le joueur.

"Si je suis là c'est que certains ont peur, refusent d'y aller, et on peut le comprendre, mais d'autres continuent de le faire. Ces gens m'inspirent beaucoup, j'ai rencontré des gens formidables. Ce sont des Français pour l'extrême majorité d'origine étrangère qui sont là depuis des années, qui ne font pas de bruits, dont on ne parle pas souvent", ajoute-t-il.

"Je n'ai pas la sensation de faire quelque chose d'extraordinaire, je le fais cela se passe bien", explique humblement Bakary Meité. Le ballon ovale reste sa passion. Il est régulièrement en contact avec ses coéquipiers et suit le programme physique envoyé par le club, en s'interrogeant sur l'avenir de son championnat, interrompu par l'épidémie.