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Céline Brégand
Alors que le masque devient obligatoire dans de plus en plus de villes en France, l'entreprise française Plaxtil a trouvé la solution pour le recycler, et éviter ainsi qu'il ne pollue les mers. Depuis fin juin, 70.000 masques ont ainsi été recyclés, comme l'explique Olivier Civil, le co-fondateur de Plaxtil sur Europe 1 samedi.
INTERVIEW

Alors que l'épidémie de coronavirus connait un rebond, le masque devient obligatoire dans de plus en plus de villes en France, comme à Paris, Marseille ou encore Strasbourg. Mais le masque chirurgical à usage unique pollue. On le retrouve dans les rues, dans la nature, dans les mers et les océans. Cependant, une entreprise française a trouvé la solution pour les recycler. La start up Plaxtil implantée à Châtellerault dans la Vienne depuis octobre 2019, recycle actuellement "entre 10.000 et 15.000 masques par semaine", explique sur Europe 1 samedi son co-fondateur Olivier Civil.

50 bornes de collecte de masques à Châtellerault

Bonne nouvelle donc, les masques chirurgicaux sont recyclables car "ils sont composés à plus de 90% de polypropylène". "Même les élastiques sont en général composés à plus de 50% de polypropylène. Ce sont des matières qu'on a l'habitude de recycler", appuie Olivier Civil.

À Châtellerault, Plaxtil a donc mis en place "une cinquantaine de bornes de collecte de masques, ouvertes pour le grand public". L'entreprise d'insertion Audacie, partenaire de Plaxtil, s'occupe de la collecte et de la mise en quarantaine des masques pendant "quatre jours minimum", note le co-fondateur.

Supports de visières, ouvre-portes, attaches masques

Audacie enlève ensuite la barre métallique des masques, "la seule chose qu'on ne peut pas recycler", puis Plaxtil intègre ces masques dans son procédé de fabrication. On va les broyer pour être sûr qu'il n'y ait aucun reste de virus, puis on va les passer dans un tunnel ultraviolet très intense qui va complètement décontaminer la matière brute", détaille-t-il. Cette matière plastique va ensuite être "réinjectée" pour en faire des objets durs qui vont "remplacer les objets en plastique", ajoute-t-il. "On fait plein d'objets autour du Covid comme des supports de visières, des ouvre-portes, des attaches masques."

Vers une filière de recyclage des masques ?

"Depuis le début de l'opération fin juin, on a recyclé environ 70.000 masques", se réjouit Olivier Civil. À la rentrée, Plaxtil va même recycler les masques utilisés quotidiennement par la centrale électrique de Civaux. 

Et les demandes affluent, de France mais aussi d'autres pays du monde. "Le ministère de l'Économie et des finances nous a contactés fin juillet. Et on leur a dit qu'on était prêt à collaborer avec eux à la mise en place d'une filière de recyclage des masques", explique le co-fondateur de l'entreprise. "Ce serait super si la France se donnait les moyens d'être le premier pays au monde capable de recycler ces déchets."