Creuse : 12 ans de prison pour le père de Loan, 4 mois, battu à mort en 2014

Le père était notamment jugé pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Le père était notamment jugé pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. © RICHARD BOUHET / AFP
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avec AFP , modifié à
Le père et la mère de Loan, un bébé frappé à mort et dont ils avaient simulé l'enlèvement en 2014, ont été condamnés vendredi à respectivement à 12 ans de réclusion et 3 ans de prison dont deux avec sursis.

Le père et la mère de Loan, un bébé de 4 mois frappé à mort en 2014 dans la Creuse et dont ils avaient simulé l'enlèvement pour se disculper, ont été condamnés vendredi respectivement à 12 ans de réclusion et trois ans de prison dont deux avec sursis. Vingt ans de réclusion avaient été requis jeudi devant la cour d'assises de Guéret contre le père, Cédric Danjeux, 32 ans, décrit au procès comme un petit délinquant violent avec sa compagne, un "dur", victime jadis de rejet par un père dont il a lui-même reproduit la "toute-puissance".

Un suivi socio-judiciaire de 5 ans. Jugé pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec la circonstance aggravante qu'elles avaient été exercées sur mineur par ascendant ayant autorité, le père encourait 30 ans de réclusion. Sa condamnation à 12 ans a été assortie d'un suivi socio-judiciaire de cinq ans à l'issue de la peine. Sa compagne, Christelle Mourlon, 26 ans, encourait cinq ans de prison pour non-assistance à personne en danger, recel de cadavre et dénonciation mensongère. Pour avoir "laissé faire" les violences mortelles, puis avoir été ensuite "totalement solidaire pour simuler" l'enlèvement, l'accusation avait requis quatre ans de prison. Condamnée à trois ans dont deux avec sursis, aucun mandat de dépôt n'a été émis à l'encontre de la jeune femme, qui avait déjà effectué quatre mois de détention.

Une fausse alerte enlèvement. Fin août 2014, le couple "fragile", suivi par les services sociaux, avait déclenché dans la Creuse un vaste dispositif de recherches, et semé l'émoi partout en France, en affirmant qu'un "inconnu" avait enlevé leur bébé de 4 mois, dans son couffin, sur une aire de loisirs près d'un lac à Chénérailles (Creuse). Quelques jours plus tard, face aux invraisemblances soulevées par les enquêteurs, les parents avouaient en garde à vue que le bébé était en fait mort sous les coups du père, apparemment excédé par les cris de l'enfant. Celui-ci, né prématuré, avait été opéré un mois plus tôt d'une malformation cardiaque.

Macabre mise en scène. Les parents, effrayés, étaient alors partis enterrer l'enfant à 15 km de là, puis "étaient rentrés à la maison et ont regardé la télé" comme l'a rappelé l'avocate d'une association de l'enfance, partie civile. Avant de se livrer à une sombre mise en scène durant près d'une semaine, promenant un poupon en plastique dans un landau, préparant des biberons. Avec pour but de "perpétuer leur couple pathologique", selon les mots de l'accusation.