Les violences conjugales ont fortement augmenté la première semaine de confinement. 1:45
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Lionel Gougelot, édité par Julien Ricotta
Un point d’accueil destiné aux femmes victimes de violences conjugales a été installé dans un supermarché de la région lilloise. "Ça peut être une possibilité de se mettre tout de suite à l’abri", soutient Delphine Beauvais, directrice de l’association Solidarité femmes accueil.

Avec le confinement, les autorités s’organisent pour remédier au fléau des violences conjugales. A Villeneuve-d’Ascq, dans le Nord, un local éphémère a été aménagé dans la galerie d’un centre commercial pour accueillir des victimes. Dès les premières heures de son installation, lundi matin, une femme a profité de quelques minutes hors du domicile pour alerter sur les violences qu’elle subissait.

"Nous avons reçu une femme victime d’un acte très violent de son conjoint, ce qui l’a amené à passer une nuit dehors et à se présenter à la première heure au point d’accueil. Nous avons pu mettre cette femme à l’abri dans l'un de nos hébergements d’urgence", raconte Delphine Beauvais, directrice de l’association Solidarité femmes accueil, l’une des trois associations qui animent ce point d’accueil.

"Permettre aussi à des voisins ou des amis d’alerter sur une situation"

L’idée de ce local a été imaginée par la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, d'après la Voix du Nord. Les trois associations de victimes (avec aussi le Centre d’information sur le droit des femmes et des familles et l’association Louise-Michel) incitent également les témoins à dénoncer toute violence conjugale.

"Ça peut être une possibilité de se mettre tout de suite à l’abri. Ça peut aussi permettre à des voisins ou à des amis d’alerter sur une situation quand on n’est pas sûrs, parce qu’on entend quand même des cris et du bruit. Toutes les initiatives sont bonnes à tester", juge Delphine Beauvais.

En trois jours, une dizaine de femmes ont été prises en charge. Preuve que l’initiative fonctionne, alors que les violences conjugales ont augmenté de 32 % lors de la première semaine de confinement, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.