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Maximien Carlier (correspondant dans les Hauts-de-France)
Alors que la colère des agriculteurs continue de gronder, l'exécutif est sur le qui-vive et souhaite présenter d'ici l'été un nouveau texte de loi pour "renforcer le dispositif Egalim" devant permettre une meilleure rémunération des agriculteurs dans le cadre des négociations entre distributeurs et fournisseurs agro-industriels. En attendant, la répression des fraudes multiplie les contrôles dans les grandes surfaces afin de vérifier l'appellation et l'origine des produits. 

Les industries de l'agroalimentaire sont dans le collimateur des agriculteurs mais également dans celui du gouvernement. Deux centrales d'achats européennes de la grande distribution, leurs noms n'ont pas été donnés, sont visées par des pré-amendes. Elles sont estimées à plusieurs dizaines de millions d'euros. Bercy a relevé plus de 350 cas de fraude à l'étiquetage dans les rayons. Europe 1 a accompagné les inspecteurs de la répression des fraudes près d'Arras, dans le Pas-de-Calais, pour un contrôle au sein d'un hypermarché.

La francisation de certains produits

Dans cet hypermarché, près d'Arras au rayon fruits et légumes, trois agents de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) prennent des notes sur leurs calepins et observent attentivement les étiquettes affichées. "Pour les endives, on vérifie l'indication de l'origine, l'indication de la catégorie. Là, c'est écrit 'endives sachets, origine France'. On vérifie la correspondance avec ce qui est indiqué sur les sachets. Ici, il n'y a pas d'anomalies", déclare un des agents de la DDPP.

Le contrôle se poursuit. Bon de livraison, facture... tout est passé au peigne fin. Cela peut remonter jusqu'au fournisseur car le risque c'est la "francisation" de certains produits. "Ça va être des clémentines qui sont d'Espagne annoncées comme Françaises où des kiwis italiens qui ont été francisés, vendus comme français", Michael Delhaie, chef de service à la DDPP.

20 contrôles depuis le début de l'année

Les mauvais étiquetages sont récurrents : 60% des anomalies sont constatées au rayon fruits et légumes. Valentina, une cliente, est plutôt satisfaite de ces contrôles : "on devrait faire ça régulièrement dans tous les magasins. C'est très bien. C'est rassurant et puis si on peut faire marcher l'agriculture française".

Depuis le début de l'année, dans le Pas-de-Calais, 20 épiceries, marchés, supermarchés ont été contrôlés, selon le préfet. Résultats des courses : sept avertissements et un procès-verbal avec une procédure pénale.