Ils sont 200 à être mobilisés à partir de ce début d'année dans tout le département de l'Oise. Comme pour les "Voisins vigilants", les "Chasseurs vigilants" vont aider les forces de l'ordre pour veiller sur les zones rurales et maintenir la tranquillité du territoire.
"Les RG des campagnes". "Nous serons un peu les RG des campagnes", ironise Guy Harlé d'Ophove auprès du Parisien, alors que la puissante Fédération des chasseurs du département, qu'il dirige, ne compte pas moins de 18.000 adhérents. Une convention a été signée le 21 mars 2017 entre la préfecture, la Fédération des chasseurs et le groupement de gendarmerie. "Ce dispositif vise à conjuguer les efforts pour lutter contre toutes les formes d'insécurité et de délinquance en milieu rural et au sein des territoires de plaines et de massifs forestiers de l'Oise ou s'exercent les activités cynégétiques", précise le site de la préfecture, comme l'a repéré mardi Le Figaro.
"Aucune confusion des rôles". Les gendarmes ont voulu préciser le périmètre de l'action de ces "Chasseurs vigilants" : "Il n'y a aucune confusion des rôles. On ne leur demande pas d'être gendarmes. En aucun cas, il ne leur sera demandé d'intervenir, sauf si c'est pour porter secours à une personne. Ils devront observer les faits anormaux, sensibiliser les promeneurs et nous alerter en cas d'urgence", précise le capitaine Eric Lecacheur, chargé de la prévention et du partenariat au groupement départemental de la gendarmerie de l'Oise, auprès du Parisien.
"Milice en tenue de camouflage". Vent debout contre cette initiative, la Ligue des droits de l'homme du département a tout de suite demandé au gouvernement que cesse "la casse du bien commun plutôt que de faire insidieusement appel à une milice en tenue de camouflage". La Fondation 30 Millions d'amis a aussi regretté que cette mission soit confiée à des chasseurs et pas à des citoyens lambda : "Il serait bon de rappeler aux gendarmes que face à ces 8.000 hommes armés dont le loisir est surtout d’abattre le gibier, il y a dans l’Oise des centaines de milliers de promeneurs amoureux de la nature tout aussi qualifiés pour la 'surveiller'", écrit la Fondation sur son site.