Image d'illustration de manifestante du collectif #NousToutes.
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Jihane Bergaoui, édité par Guillaume Perrodeau
Fatima Benomar, membre du collectif #NousToutes, réagit à la proposition de Muriel Pénicaud, formulée sur Europe 1. La ministre du Travail, veut permettre aux victimes de violences conjugales de débloquer leur épargne salariale pour favoriser leur autonomie financière.
INTERVIEW

Le grenelle contre les violences conjugales s'achève lundi soir, après deux mois et demi de travail et de discussions. Le gouvernement s'apprête à dévoiler une série de mesures pour enrayer ce fléau. Et parmi les propositions, pourquoi ne pas permettre aux victimes de violences conjugales de débloquer leur épargne salariale ? C'est en tout cas ce que propose la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, interrogée dimanche sur Europe 1. Une mesure pour favoriser l'autonomie financière des victimes.

"Les solutions trouvées reposent toujours sur la victime"

"Du côté de #NousToutes, on est absolument réticente", indique Fatima Benomar, membre du collectif. "On se demande à quoi va ressembler un formulaire pour débloquer son épargne, avec des cases à cocher pour savoir si on est assez victime", s'interroge-t-elle. De manière générale, et alors que les marches #NousToutes ont connu une mobilisation historique samedi, Fatima Benomar déplore que "les solutions trouvées reposent toujours sur la victime."

"Tout le monde n'est pas à égalité face à l'épargne"

Pour la militante #NousToutes, cette idée pourrait surtout être contre-bénéfique, en créant encore davantage d'iniquité. "Tout le monde n'est pas à égalité face à l'épargne", relève-t-elle, "ce n'est pas possible d'inscrire une nouvelle inégalité". Fatima Benomar appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités sur le sujet de l'égalité entre les hommes et les femmes et les violences faites aux femmes. "L'État doit réserver un budget pour ça et assumer sa fonction de redistribuer l'impôt en fonction des principes qu'il défend", souligne la membre du collectif #NousToutes.