Bruno Le Roux ne laissera pas une "ZAD" s'installer sur le site du bois Lejuc, épicentre de la lutte contre le projet Cigéo d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse, a-t-il affirmé jeudi au Sénat.
"Les lois y seront respectées". "Il n'y a pas et il n'y aura pas de ZAD au bois Lejuc car l'autorité de l'État et les lois y seront respectées", a prévenu le ministre de l'Intérieur lors des questions au gouvernement au Sénat, faisant référence aux "zones à défendre" popularisées notamment par l'action des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes , en Loire-Atlantique. "Un certain nombre d'individus appartenant à la mouvance écologiste radicale contestent ce projet par la violence et souhaitent installer sur place ce qu'ils appellent une ZAD", a indiqué le ministre. "Je ferai appliquer chacune des décisions de justice qui interviendront dans les procédures qui sont actuellement engagées", a affirmé Bruno Le Roux répondant à une question du sénateur (UC) de la Meuse, Christian Namy.
Bataille judiciaire. Visés par une action en justice de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), quelques militants antinucléaires occupent actuellement le bois Lejuc, où doivent être installées des cheminées d'aération du projet Cigéo, visant à enfouir 500 m sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français. Le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc a décidé mercredi de surseoir à statuer, dans l'attente de pièces, sur l'expulsion du bois de Sven Lindstroem, un Finlandais ayant décidé d'y établir son domicile - une cabane en bois partagée avec d'autres opposants au projet.
Sur le site, l'Andra doit pour l'heure réaliser des forages exploratoires afin de récolter des données en vue du dépôt de la demande d'autorisation de création (DAC) du site, prévue pour 2018, forages rendus impossibles par l'occupation du bois. Les opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires de Bure se sont engagés dans une bataille judiciaire pour l'empêcher d'aboutir.
"Des violences inacceptables". Lors de sa réponse au Sénat, le ministre de l'Intérieur s'est ému de "violences inacceptables" survenues lors d'une manifestation organisée le 18 février à Bure et à laquelle ont participé, selon Bruno Le Roux, 500 personnes. Un gendarme mobile a été blessé et deux manifestants placés en garde à vue, à l'issue de cette manifestation au cours de laquelle 400 grenades lacrymogènes ont été utilisées, a affirmé le ministre.