Les députés Les Républicains s'opposeront à la proposition de loi PS sur le délit d'entrave à l'IVG au nom de "la liberté d'expression", a indiqué mardi leur chef de file, Christian Jacob, tandis que son homologue de l'UDI Philippe Vigier a annoncé un soutien "majoritaire". La proposition de loi, qui sera débattue jeudi dans l'hémicycle, vise à étendre le délit d'entrave à l'IVG aux sites internet diffusant de "fausses informations" sur l'avortement.
Vive opposition dans les milieux catholiques. Ce texte, qui provoque une vive opposition dans les milieux catholiques, a déjà nourri un clash entre députés LR et PS la semaine dernière en commission, au détour de l'évocation par un socialiste de la polémique sur l'IVG entre Alain Juppé et François Fillon. Dénonçant "la pensée unique et des tons moralisateurs" côté socialiste, Christian Jacob a indiqué que son groupe y était "opposé" au nom de "la défense de la liberté d'expression", au cours d'une conférence de presse.
"Il y a un problème constitutionnel très clair" car "on est clairement dans une entrave" à cette liberté, a-t-il ajouté. "A partir du moment où on n'est pas dans la ligne du gouvernement ni d'un site officiel, on serait condamnés", imaginez "que l'on élargisse cela, c'est juste invraisemblable", a-t-il poursuivi.
"Nous n'avons aucune leçon à recevoir sur l'avortement". Sur la question de l'avortement, "on a toujours été très au clair sur l'accès des femmes à l'IVG" et "nous n'avons aucune leçon à recevoir", a-t-il dit, rappelant que la loi Veil avait été adoptée sous un gouvernement de droite. Jugeant pour sa part que "la liberté d'expression s'arrête là où elle emmène sur le chemin dangereux de l'aliénation", Philippe Vigier a indiqué que les députés UDI voteraient de manière "très majoritaire" "pour la protection des femmes", rappelant que son groupe était "attaché à la liberté de conscience et de vote" mais ayant aussi eu "une pensée émue" pour Simone Veil "car elle ne va pas bien du tout".
"L'IVG est un droit". L'élu d'Eure-et-Loir, qui sera l'orateur de son groupe dans l'hémicycle, s'est cependant demandé s'il fallait "aller jusqu'à fermer ces sites" et s'il ne faudrait pas "une autorité scientifique garantissant que les propos tenus sur les sites soient justes". Sur l'IVG, il a aussi souligné que "c'est un droit", qu'il est "hors de question de revenir sur le remboursement", tout en "rappelant que l'avortement n'est pas un mode de contraception" et que "c'est un drame humain, avec des conséquences, a minima morales, parfois physiques et médicales".