Talkie-walkie à la main, foulard sur le nez pour se cacher le visage, ils sont arrivés sur les dunes près de la jungle de Calais dès ce week-end. Les No border, ces militants qui prônent l'abolition des frontières, sont mobilisés pour perturber le démantèlement de la jungle, qui doit commencer lundi matin. Une dizaine de zadistes venus de Notre-Dame-des-Landes ont également décidé de leur prêter main forte.
"Des gens viennent pour la violence". Les forces de l'ordre craignent donc des débordements pendant les opérations. Zadistes et No border lancent d'ores et déjà aux quelque 6.500 migrants qui doivent être évacués des appels à la rébellion. Et s'en prennent aussi aux associations. "Nous avons déjà quelques injures", confirme Christian Salomé, président de l'Auberge des migrants. "Cela me fait penser aux gens qui vont aux matches de foot pour se battre après avec la police. C'est la même chose : des gens viennent pour la violence et n'ont rien à voir avec le phénomène des migrations."
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Affrontements violents. Pour les autorités, la situation est d'autant plus préoccupante que les altermondialistes sont déjà présents en nombre sur le camp. Les forces de l'ordre s'attendent à des affrontements violents. "Les violences, forcément, il y en aura", anticipe Arnaud, un No border français. Mais selon lui, elles seront le fait de la police. "Les premiers jours, les journalistes seront là. [Les policiers] vont faire un joli sas, un joli petit parcours. Mais quand l'attention médiatique retombera, la répression va se mettre en place. Ce sera une chasse à l'homme qui concernera Calais et toutes les villes autour."
La sécurité renforcée. Pour sécuriser au maximum les opérations, la préfecture du Pas-de-Calais a durci le ton. Les forces de l'ordre sont positionnés à chaque entrée de la jungle et les contrôles d'identité sont renforcés, avec le port d'un badge obligatoire pour circuler dans le camp.