Il est désormais plus compliqué pour les voyageurs, même européens, de pénétrer au sein de l'espace Schengen. Le menace terroriste qui pèse sur l'Europe a rendu "nécessaire une modification du Code Schengen", rendant obligatoire les contrôle systématique aux frontières extérieures de tous les ressortissants, a annoncé vendredi le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
Une initiative franco-allemande. A compter du 7 avril, tous les voyageurs, ressortissants d'un pays tiers ou de l'Union européenne (UE), sont soumis à un contrôle systématique à l'entrée et à la sortie de l'espace Schengen (26 Etats membres dont 22 pays de l'UE et la Suisse, la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein). Auparavant, les citoyens européens subissaient un simple contrôle de routine alors qu'aujourd'hui il sera automatique aux frontières aériennes, maritimes et terrestres. Cette modification, oeuvre d'une initiative franco-allemande publiée au Journal Officiel de l'UE le 18 mars dernier, est indispensable pour "assurer la sécurité de l'espace Schengen", indique Matthias Fekl, le ministre de l'Intérieur.
À l'initiative de la France et l'Allemagne, le code #frontières#Schengen a été modifié pr renforcer le ctrl aux frontières extérieures pic.twitter.com/Ujb86DUs0o
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 7 avril 2017
Des contrôles aussi aux frontières intérieures. En pratique, les voyageurs seront obligés de présenter un passeport ou une carte d'identité dont l'authenticité sera vérifiée afin de prévenir toute tentative de falsification ou d'usurpation. Ils seront également soumis à un contrôle dans les bases de données nationales, européennes et internationales pour s'assurer qu'ils ne font pas l'objet d'une fiche de signalement.
La libre-circulation des personnes est également ralentie au sein de l'espace Schengen. Le ministre de l'Intérieur a tenu à rappeler que des contrôles systématiques s'appliquent aussi aux frontières intérieures de Schengen pendant "les périodes où le rétablissement de ces contrôles est jugé nécessaire".
Stopper les combattants étrangers. Mais il y a tout de même un hic. Si les contrôles systématiques génèrent de trop longues attentes aux frontières maritimes et terrestres, les États membres pourront conduire des contrôles ciblés, "à condition que l’évaluation des risques ait démontré que cela ne poserait aucune menace, notamment en termes sécurité intérieure ou d’ordre public", peut-on lire sur un communiqué du Parlement européen. L'objectif est clair : répondre aux menaces et bloquer aux frontières les combattants étrangers, tels que les citoyens de l’UE partis rejoindre des groupes terroristes en zones de guerre, comme le groupe État islamique en Syrie et en Irak.