Une violente polémique secoue un très chic établissement catholique privé sous contrat avec l'Etat, au cœur du 16ème arrondissement de Paris. Selon les informations d'Europe 1, des enseignants, des élèves et leurs parents s'inquiètent en effet de dérives intégristes dans le contenu des enseignements du lycée Gerson. Ils demandent à la hiérarchie de l'Enseignement catholique d'intervenir, notamment en faisant remplacer l'encadrement.
"Une fille qui avorte commet un ‘homicide volontaire’"
Les séances d'instruction religieuse ont en effet fini par devenir insupportables pour certains élèves, comme, Laurie (prénom d'emprunt), en Terminale au lycée Gerson. L'association Alliance Vita, anti-avortement, a été invitée à y participer à plusieurs reprises. Et l’élève dénonce une tentative d'endoctrinement sous couvert de catéchèse.
"Une fille, par exemple, qui prend la pilule du lendemain, ne sait pas s’il y a fécondation. Elle est donc considérée comme ‘semi-meurtrière’. En revanche, une fille qui avorte commet un ‘homicide volontaire’", raconte Laurie, encore secouée par la violence des propos tenus. "Se faire traiter de meurtrière comme ça… On en a parlé pendant une semaine à la récréation. A tel point que des professeurs ont été mis au courant, et nous on demandé si on allait bien. Ils s’inquiétaient pour nous", témoigne-t-elle.
"L’Opus Dei est dans notre établissement"
Parmi ces professeurs, il y en a d’ailleurs une qui a accepté de témoigner anonymement. Car selon elle, ce genre de discours n'a pas sa place dans un établissement, certes catholique, mais sous contrat avec l'Etat. Pour elle, Gerson est tombé aux mains des mouvances intégristes, et pas n'importe lesquelles :
"L’Opus Dei est au sein de notre établissement aujourd’hui, c’est incontestable. La responsable de cycle et une collègue, au moins, sont de l’Opus Dei. Nous ne sommes plus dans l’offre d’une spiritualité mais dans l’imposition d’une vision des plus obscurantistes de notre société".
À l’heure actuelle, plusieurs inspections sont en cours. La direction diocésaine de Paris espère pouvoir ramener un peu de sérénité dans l'établissement d'ici la fin de l'année scolaire.
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