Senior 1:22
  • Copié
Zoé Pallier
En France, 5.000 particuliers accueillent des personnes âgées dépendantes. Sélectionnés par l’association CetteFamille, ces "accueillants" sont chargés de coordonner les visites d’aide à domicile et de veiller au bien-être de leurs pensionnaires. Reportage au coeur d'une maison de famille d'accueil en Seine-et-Marne.

C’est une alternative aux maisons de retraite : les familles d'accueil pour personnes âgées dépendantes. Ils sont plus de 5;000 particuliers en France à accueillir sous leur toit un ou plusieurs pensionnaires. Le but de cette cohabitation : créer du lien entre "accueillants" et "accueillis'', et garantir ainsi une prise en charge personnalisée et adaptée.

"C’est comme une deuxième famille"

"Tout est à moi là. Les disques, la radio, les photos… Je me suis fait un petit chez-moi", sourit Claire, 94 ans. Elle vit dans une chambre lumineuse, au rez-de-chaussée d’une maison qu’elle partage avec sa famille d’accueil depuis deux ans, en Seine-et-Marne. Les deux parties ont été mises en relation par l’association CetteFamille. "Mais c’est Tati !", s’exclame-t-elle alors que Michelle la rejoint dans sa chambre. "Vous avez pris des gâteaux aujourd’hui ?" questionne "Tati". Claire répond, amusée : "Oh… j’ai pris 10 kilos depuis que je suis ici."

Les petits moments informels créent du lien entre les trois pensionnaires et la famille qui s’en occupe. Chaque soir ils dînent ensemble autour de la grande table, fêtent aussi les anniversaires. "C’est comme une deuxième famille pour mes vieux jours", poursuit Claire. "Je n’aurais pas du tout voulu aller en Ehpad. Et avec ce qu’on entend maintenant, je me réjouis d’avoir choisi ceci."

Une prise en charge personnalisée

Raymond Doyen, le père de famille, gère le quotidien : il veille au bien-être de ses pensionnaires et coordonne les visites des aides à domicile. Formé et rémunéré, il héberge trois personnes dépendantes en ce moment et garantit un accueil à taille humaine.

"Dans les Ehpad, il y a une heure pour le petit déjeuner. Ici, c’est quasiment une prise en charge individuelle. L’une le prend à neuf heures, une autre à huit heures et demie, car elle a besoin de plus d’aide pour le petit-déjeuner." Si Raymond a appris à identifier toutes ces habitudes, ces goûts, et ces besoins, c’est grâce à tous les moments de vie partagés sous son toit.