Deux Marocains, radicalisés et expulsés de France la semaine dernière vers leurs pays, voulaient commettre des "attentats d'envergure" au nom du groupe Etat islamique en France et au Maroc, a annoncé jeudi le ministère marocain de l'Intérieur.
Une expulsion à point nommé. Vendredi dernier, Bernard Cazeneuve a déclaré que deux Marocains radicalisés avaient été expulsés. "Six expulsions de ce type sont intervenues depuis le début du mois d'août, et 15 depuis le début de l'année", a-t-il précisé. Une information qui trouve un écho tout particulier dans l'annonce faite par le ministère de l'Intérieur marocain, jeudi.
"L'enquête menée par le BCIJ (Bureau central d'investigation judiciaire) a révélé leurs orientations terroristes et leur adhésion totale à la stratégie" de Daech, selon un communiqué du ministère. "L'un des deux suspects a été recruté par un dirigeant de Daech actif sur la scène syro-irakienne dans le but de coordonner des opérations terroristes d'envergure en France au nom de l'EI", poursuit le texte. "En parallèle, l'intéressé a adhéré à une large campagne d'incitation auprès des partisans de Daech pour exécuter des opérations terroristes d'envergure au Maroc prenant pour cible des secteurs vitaux et les différents services de sécurité", selon le ministère.
Une "menace grave". Ces deux ressortissants marocains avaient été expulsés vendredi dernier du territoire français vers leur pays en raison de la "menace grave" qu'ils représentaient pour "l'ordre public", avaient annoncé les autorités françaises. Chantre d'un Islam modéré et très en pointe dans la lutte contre le djihadisme, le Maroc a été épargné par des attentats meurtriers ces quatre dernières années, contrairement à la France et d'autres pays. Le royaume avait été frappé dans le passé quand des attaques avaient fait 45 morts à Casablanca en 2003 et 17 morts sur un site touristique de Marrakech en 2011. Les autorités marocaines ont multiplié ces derniers mois les annonces sur le démantèlement de cellules liées à l'EI et l'arrestation de recruteurs présumés pour le compte de ce groupe ultraradical.