École : comment une commune du Nord a favorisé la mixité dans la cour de récréation

École récréation
Certaines écoles ont fait le choix de rendre leur cour de récréation plus mixtes. Photo d'illustration. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Lionel Gougelot, édité par
Après Trappes et Grenoble, la commune de Hem, dans le Nord, a décidé de réduire l'impact du genre dans les cours de récréation de ses écoles et collèges. Une expérimentation qui plaît aux filles, bénéficiaires de ce rééquilibrage, mais aussi à la direction de ces établissements, satisfaites de voir ces lieux plus apaisés.
REPORTAGE

Quel bilan trois semaines après la rentrée pour les écoles ayant fait le choix de la mixité ? Après Trappes et Grenoble, une "expérimentation" a été menée à Hem, près de Roubaix, dans le Nord. On y a supprimé un but de football dans la cour de récréation pour redonner de la place aux filles. Mais plutôt que de parler d’école "dé-genrée", la mairie préfère parler d’efforts pour favoriser la mixité dans cette ville populaire. 

"D'autres jeux plus adaptés à la mixité"

Les aménagements d'îlots de verdure dans la cour de récréation de l'école Saint-Exupéry ont été l'occasion pour le maire, Francis Vercamer, de redessiner les espaces de jeux pour laisser plus de place aux filles. "Notre terrain de foot prenait 80% de la surface de la cour d'école", raconte l'édile au micro d'Europe 1. "Maintenant, il prendra beaucoup moins de place. Quelques garçons râlent parce qu'ils n'ont plus leur terrain de foot, mais je pense qu'ils ont retrouvé d'autres jeux plus adaptés à la mixité dans nos écoles, dans nos cours d'école, comme la balle au prisonnier."

Si les garçons sont un peu réticents à l'abandon de 50% de leur terrain de jeu pour le ballon rond, les filles sont, elles, plus satisfaites. "Avant, ils avaient deux buts et maintenant, ils n'en ont plus qu'un", explique Anastasia, élève de CM1, à propos de ses petits camarades. "On peut davantage courir partout parce que parfois, quand on courait devant, on se prenait toujours des balles."

Moins de foot, plus de discussions

L'apprentissage de la mixité dans ce quartier populaire est une préoccupation quotidienne pour la directrice, Roselyne Joly, qui assure que ces nouveaux aménagements d'aires de jeux créent un climat plus calme. "Disons que comme le foot prend moins de place, les enfants prennent beaucoup plus d'espace et donc ça les apaise", se félicite la responsable.

Pour favoriser les échanges, des bancs de l'amitié ont été installés autour des aires de jeux. Ici aussi, on peut se parler sereinement entre filles et garçons, à l'abri des ballons de football, avec une place moins grande pour le béton, et plus grande pour les discussions.