L'OCDE a estimé mardi que "les efforts" en matière d'éducation du gouvernement actuel, comme ceux du précédent, "vont dans le bon sens", avec la priorité donnée au primaire, mais regrette le retour aux semaines de quatre jours dans nombre d'écoles. "Les efforts du gouvernement précédent et de celui-ci vont dans le bon sens car ils mettent l'accent sur le primaire", a déclaré Corinne Heckmann, coordinatrice du rapport annuel de l'Organisation de coopération et de développement économiques "Regards sur l'éducation" publié mardi, citant entre autres le plafond de 12 élèves dans les classes de CP et CE1 des quartiers défavorisés.
Le bien-être de l'enfant non considéré. Mais "l'OCDE n'est pas ravie du retour à la semaine de quatre jours", autorisée par le nouveau ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer et mise en oeuvre par les communes dès cette rentrée par un tiers des écoles sur le territoire français. "Le choix des communes s'est basé sur des raisons financières, et on ne peut pas leur en vouloir, mais non sur le bien-être de l'enfant", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse à Paris. Avec 4,5 jours d'école par semaine, les petits Français étudiaient déjà 21 jours de moins que la moyenne des élèves européens (162 jours en France, contre 183 de moyenne dans l'Union européenne). Ce nombre va encore diminuer (à 144) avec la semaine de quatre jours.
Le problème des enfants en difficulté. La France se distingue aussi par un volume d'heures de classe au primaire largement supérieur à la moyenne européenne (864 heures par an en France, contre 776 en Europe). "Avec moins de jours de classes, plus d'heures, on a en France des journées de classe très concentrées", a noté Corinne Heckmann, soulevant le problème de l'adaptation de la pédagogie aux enfants les plus en difficulté dans un temps de classe aussi concentré. Dans les études internationales Pisa, conduites par l'OCDE tous les trois ans et qui évaluent les systèmes éducatifs de dizaines de pays, la France se distingue ainsi par le poids des origines sociales sur le destin scolaire de ses élèves.