Les élus du comité central d'entreprise (CCE) d'EDF ont alerté mercredi sur les "risques" de coupures électriques cet hiver du fait notamment d'une capacité réduite des moyens "pilotables", qui servent à ajuster la production en cas de forte demande, et du manque d'investissements.
Des centrales au fioul ont fermé. Pour les élus (CGT, CFE-CGC, CFDT et FO), "on s'approche de la ligne de crête" concernant les coupures de courant, comme l'a dit Patrick Bathany (CFDT) à l'occasion d'une conférence de presse. Revenant sur le 25 janvier 2017, où le réseau était passé très près de la coupure, de l'aveu de RTE (Réseau de transport d'électricité) à l'époque, Virginie Neumayer, présidente de la commission production du CCE, a expliqué que ce jour-là il restait "1% de marge", soit "1.000 mégawatt" encore disponible sur le réseau avant rupture. Or, depuis, les centrales au fioul de Porcheville (Yvelines) et Cordemais (Loire-Atlantique) ont fermé, pour des raisons de rentabilité, soit "- 2.400 MW pour l'hiver à venir". Les centrales thermiques comme celles-ci font partie des moyens de production "pilotables", qui peuvent être appelés en renfort rapidement en cas de besoin, au contraire des énergies renouvelables.
Risque de black-out. Les réserves des barrages, autre moyen pilotable, sont aussi "inférieures de 15%" par rapport à la même époque de l'an dernier, du fait du manque de précipitations, a souligné Philippe Page Le Mérour (CGT). "En une décennie, la moitié de la capacité des moyens de production thermiques ont fermé sur le territoire", a ajouté Virginie Neumayer. Des décisions de fermeture auxquelles tous les syndicats d'EDF se sont unanimement opposés, comme en février 2016. Ils avaient alors déjà alerté sur le risque de black-out alors qu'était décidée la fermeture anticipée des centrales fioul de Porcheville et Cordemais.
Mais davantage de centrales nucléaires en fonctionnement. Toutefois RTE assure que l'hiver 2017-2018 devrait être "un peu moins difficile" que l'année dernière. L'hiver dernier avait été compliqué en raison de l'arrêt d'un nombre important de centrales nucléaires d'EDF et d'une forte vague de froid. Durant le pic hivernal de janvier-février prochain, "pas plus de quatre ou cinq réacteurs devraient être à l'arrêt, contre neuf en moyenne l'année dernière", selon Dominique Minière, directeur du parc nucléaire et thermique d'EDF.