Des enfants qui n'ont jamais marché pieds nus dans l'herbe mais maîtrisent à la perfection le fonctionnement d'un smartphone. Impensable, il y a quelques années. Mais alors qu'ils devraient passer quatre heures par jour dehors, la majorité des enfants en est loin. Pourtant, c'est fondamental pour leur développement. Élevons-nous nos enfants comme des poules en batterie ? La prise de conscience nous vient des Etats-Unis via les réseaux sociaux et via un livre qui sort ces jours-ci : Dehors les enfants ! (éditions Jean-Claude Lattès).
Le constat. Quatre enfants sur dix ne jouent jamais en plein air les jours où ils ont école, selon une étude récente des autorités de santé. Du lundi matin au vendredi soir, les enfants de maternelle et primaire, en pleine croissance donc, sont enfermés chez eux. En cause, les "attention ! Ne fais pas ça ! Non !" que nous rabâchons à nos enfants. De plus en plus de parents visent le risque zéro pour leur enfant.
Des conséquences sur la santé. Paradoxalement, les enfants se cassent beaucoup plus les os qu'il y a 40 ans, notamment les avant-bras. Ils ont en effet un squelette moins solide parce qu'ils ne passent pas assez de temps et ne fixent pas la vitamine D, que le corps ne fabrique qu'à la lumière intense du soleil et dont on ne retrouve jamais l'équivalent en intérieur.
On observe aussi davantage d'enfants myopes, puisqu'en restant à l'intérieur, ils ont moins l'occasion d'entraîner leurs yeux à regarder loin, à jouer avec la distance. Ils sont aussi moins performants physiquement : par exemple pour courir un 800 mètres, il fallait à un enfant 3 minutes dans les années 1960, contre 4 minutes aujourd'hui. Et puis les enfants d'aujourd'hui n'utilisent quasiment plus qu'un seul de leurs cinq sens : la vue, pour jouer ou regarder un écran, mais ils ne sentent pas beaucoup et surtout ils deviennent intolérants au toucher. Exit les égratignures sur des troncs d'arbre rugueux ou les piqûres d'orties, place à la surface lisse des écrans de tablette.
Que faire ? L'idée n'est pas de réintroduire du risque dans la vie des enfants mais du naturel, de l'imprévisible. Il faut donc encourage les enfants à grimper aux arbres, progressivement. 30 minutes seulement permette de doubler la capacité de la mémoire de travail, donc celle de la logique, des mathématiques. Passé 3 ans, on range la poussette, l'enfant doit marcher et se muscler. Puis dès l'école primaire, après leur avoir prodigué les conseils de base, on peut laisser son enfant aller seul à l'école ! Un véritable exercice de lâcher prise pour les parents.