"Un grand mélancolique". Elle décrit un homme "pas très à l'aise dans notre société", un "grand mélancolique" parfois "pessimiste". Elsa Wolinski avait la voix de la tristesse, mais les mots de la tendresse au micro d'Europe 1 pour évoquer Wolinski, son dessinateur de père, décédé mercredi dans l'attentat survenu dans les locaux de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier. Et elle lui a dignement rendu hommage.
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"Un métier à risques". Un hommage esquissé par petites touches, tout en finesse et en pudeur. " C'était un homme qui avait peur. Peur de ce que la société allait devenir, peur du monde qu'on allait laisser à ses petits-enfants." Le dessinateur a élevé Elsa Wolinski dans l'idée qu'il exerçait "un métier à risques", un métier où "il défendait des idées", confie-t-elle.
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"Je ne pensais pas qu'on tuait des dessinateurs". Elsa Wolinski l'avait intégré, mais, de son propre aveu, jamais elle ne se serait douté qu'on tuait des dessinateurs : "je pensais qu'on pouvait l'arrêter dans la rue, lui montrer son désaccord, mais je ne pensais pas qu'on tuait des dessinateurs", a-t-elle lâché, presque incrédule, au micro de Thomas Sotto.
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Tué d'une balle. Bien sûr, la douleur est là. Vive, nourrie par cette idée qui poursuit Elsa Wolinski : " le plus douloureux, c'est de savoir que son père a été tué d'une balle". La fille du défunt dessinateur explique également qu'elle n'a jamais été informée par les forces de l'ordre ou la justice de la mort de son père. C'est seulement grâce à son mari, qui s'est rendu sur les lieux et l'a appris de vive voix, qu'elle a pu apprendre la nouvelle tragique.
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"J'aimerais que tout ça ne soit qu'une blague". La douleur est là, mais la certitude que les idées de son père lui ont survécu apaise Elsa Wolinski : " Ce n'est pas parce qu'on tue un homme qu'on tue ses idées." Voilà l'héritage qu'aura essaimé sans relâche Wolinski. Un héritage qui permet aujourd'hui à sa fille de vouloir continuer son combat : " J'ai peur que ce soit le début d'une longue série, il va falloir qu'on soit tous soudés, mais nous avons beaucoup de chance d'être autant soutenus dans le monde entier. J'ai été surprise par cet élan de générosité et d'émotion." Et comme l'humour, ADN familial, n'est jamais bien loin, Elsa Wolinski n'a qu'un seul souhait : "la seule chose qui pourrait m'apaiser aujourd'hui, c'est de me dire que tout ça n'est qu'une blague, que ce n'est jamais arrivé."
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