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Alexandra Jaegy / Crédit photo : Mathilde Cybulski / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel ont été marquées par la présence de casseurs et pilleurs très jeunes. Face à ce constat, Éric Dupond-Moretti a annoncé le lancement d'un "flyer" destiné aux parents pour expliquer leurs obligations, à ceux qui les "auraient oubliées". Une mesure insuffisante pour Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police.

Quelques jours après les émeutes qui ont touché le pays avec des délinquants très jeunes, âgés parfois de 11 ans seulement, qui brûlent des bâtiments publics, qui tirent au mortier d'artifice sur des policiers à 2 ou 3 heures du matin, la question se pose forcément : que font leurs parents ?

Loin de la méthode polémique, "deux claques et au lit" suggérée par le préfet de l'Hérault, Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, veut jouer la pédagogie avec un "flyer" destiné aux parents pour expliquer en termes simples leurs obligations, à "ceux qui les auraient oubliées". Mais est-ce réellement utile ?

"À quel moment on a le sentiment que des flyers vont suffire ?"

Ce "flyer" détaille les obligations pénales et civiles pour tout parent de mineur, car c'est à eux de payer pour d'éventuelles réparations. Le prospectus rappelle également que les parents ont l'obligation de se présenter devant la justice si leur enfant est convoqué.

 

Une initiative inutile pour Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police. "C'est trop tard en réalité. Et le pire, c'est de penser qu'un petit flyer va pouvoir suffire à sensibiliser soit des parents qui sont dépassés, soit des parents qui sont démissionnaires. À quel moment on a le sentiment que des flyers vont suffire dans ces conditions ? Est-ce que ce n'est pas plutôt de l'humain dont on a besoin, des assistantes sociales, et de vraies mesures éducatives en matière de décisions de justice, voire des sanctions éducatives ?", avance Linda Kebbab.

Pour cette syndicaliste, c'est avant tout l'Éducation nationale qui doit accompagner les parents, car, selon elle, la délinquance commence dès le plus jeune âge. D'après le ministère de l'Intérieur, la moyenne d'âge des personnes interpellées pendant les émeutes est de 17 ans.