Supprimer les PV pour les petits excès de vitesse ? Emmanuel Barbe est contre. Le conseiller interministériel à la sécurité routière est venu exposer son point de vue sur Europe 1 jeudi, alors qu'une proposition de loi en ce sens a été déposée cette semaine par le sénateur (LR) Alain Fouché. "Le problème de cette loi, c'est qu'elle dépénalise", estime Emmanuel Barbe. En effet, le texte propose de sanctionner les excès de vitesse inférieurs à 10 km/h d'un retrait de point sans amende.
Pousser à commettre des infractions. Mais pour le conseiller interministériel à la sécurité routière, "cela va pousser à commettre plus d'infractions sur la route". "Si vous respectez les règles, on vous rend le point au bout de six mois. Alors que l'amende est définitivement sortie de votre poche", souligne-t-il. Pour lui, "il n'y a pas de petits excès de vitesse" alors que 3.384 personnes ont perdu la vie en 2015 dans des accidents de la route.
"Les radars ne sont pas une pompe à fric". Emmanuel Barbe a également pris la défense de la politique gouvernementale en termes de sécurité routière. "Les radars ne sont pas une pompe à fric", a-t-il asséné, faisant remarquer que certains de ces outils ne rapportaient "pas un sou" et n'étaient pas désinstallés pour autant. Si une partie de l'argent récoltée par les radars sert effectivement à renflouer les caisses de l'Etat, une autre partie "est utilisée à des fins de sécurité routière", a rappelé le conseiller. "Le coût des salaires et de l'équipement des policiers chargés de la sécurité routière est de 3,3 milliards d'euros. Quant au coût de la violence routière, il est estimé entre 27 et 50 milliards d'euros."