Pour encourager des familles à accueillir des mineurs étrangers, le conseil départemental de l'Ardèche a annoncé lundi la mise en place d'un dispositif de parrainage encadré par une association et doté d'une indemnité d'un peu plus de 400 euros par mois.
L'Ardèche, "pas le Nord ni le Sud-Est". Les départements sont confrontés à un afflux sans précédent de mineurs dits non accompagnés (MNA). Mais l'Ardèche "n'est pas le Nord ni le Sud-Est" et même si le nombre d'arrivées a doublé en 2017, l'afflux modéré de jeunes migrants (131 arrivés depuis janvier) permet de tester ce dispositif, explique une porte-parole de la collectivité. L'idée: s'appuyer sur la fibre solidaire des Ardéchois en faisant le pari de la "diversification de l'offre d'accueil afin de mettre ces jeunes au coeur des familles", malgré les difficultés engendrées par leur parcours de vie, les différences culturelles, etc.
Une association chargée du suivi. Une association, Pluriels, sera chargée de vérifier le "sérieux" des familles volontaires et ensuite d'assurer le suivi. Le département s'engage de son côté à verser une indemnité de 13,77 euros par jour afin de couvrir les frais d'habillement et de restauration, soit au moins 413 euros/mois. Toute dépense liée à une scolarisation ou une formation restera du ressort du département, qui évaluera la pertinence du dispositif.
Démarche inédite. Selon la collectivité, que préside le socialiste Laurent Ughetto, il s'agit d'une démarche inédite en France puisque d'autres départements ont recours à des familles mais pour un accueil ponctuel. Une première réunion d'information se tiendra le 7 décembre dans un petit village du Vivarais, Pranles, connu pour être un haut lieu du protestantisme. Sur les 120 MNA pris en charge structurellement en Ardèche, le conseil départemental espère pouvoir en loger une vingtaine dans des familles au début 2018.