Un policier laissé au sol, inconscient pendant une dizaine de minutes. La scène s’est déroulée vendredi soir à Cayenne en Guyane, selon la Préfecture. De violents affrontements ont éclaté avec les manifestants qui bloquent le département d'Outre-Mer depuis trois semaines maintenant.
Des traînées de fumées blanches volent au-dessus des murs d’enceinte. Ce sont des grenades fumigènes lancées depuis l’intérieur de la Préfecture alors que, devant la porte, des manifestants tentent de forcer l’entrée du bâtiment. "Assassin !", hurle l'une d'entre-eux au milieux des détonations. "Ils essayent de nous intimider, mais on reste là, on ne recule pas !", explique un autre au micro d’Europe 1.
"La violence, si elle est nécessaire, on la fera". Il y a des échanges de coups de poing avec les forces de l’ordre. "C’est la guerre maintenant ! C’est à cause d’eux, ils n’ont pas voulu nous recevoir", s’offusque l’un des protestataires. Les collectifs guyanais voulaient rencontrer le préfet, mais ce dernier a refusé. Au mégaphone, Mikaël Mancée du collectif des 500 frères dénonce un camouflet : "On nous provoqué !".
"Ils veulent que l’on en vienne là, détaille-t-il à Europe 1, il faut arrêter de jouer avec nous. Toutes les manifestations que l’on a géré, il n’y a eu aucun problème. On a dit que l’on n'attaquait pas. Par contre, on sait se défendre !", avertit-il. "La violence, si elle est nécessaire, on la fera. Oui, s’il faut faire, on le fera, ça n’est pas un souci pour nous !".
Des violences inacceptables. Un quart d’heure plus tard, le calme finit par revenir. Deux ambulances ont été dépêchées sur place, deux commissaires de police ont dû être emmenés à l’hôpital. Alors que les manifestants rejettent la responsabilité sur la Préfecture, celle-ci dénonce de son côté des violences inacceptables, et estime que le collectif s'est discrédité.