En pleine crise financière, l'Eglise de France lance un appel aux dons

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Pierre Herbulot, édité par A.D , modifié à
Après avoir perdu plus de 200.000 donateurs en l’espace de dix ans, les paroisses ont de plus en plus de mal à boucler leur budget.

L'Eglise catholique s'inquiète pour ses finances : elle a perdu 200.000 donateurs en l'espace de dix ans. La faute à la moyenne d'âge de ses généreux fidèles qui dépasse les 65 ans. Les nouvelles générations, elles, n'ont pas forcément ce réflexe de donner à leur paroisse chaque mois. Pour rééquilibrer les comptes, la Conférence des évêques de France a lancé une campagne nationale d'appels aux dons.

Des ventes de biens. Les paroisses ont de plus en plus de mal à boucler leur budget et ce n'est pas Monseigneur Pascal Delanoy, l’évêque de Seine-Saint-Denis, qui dira la contraire. Chaque année, il manque 800.000 euros au diocèse. Pour faire face, l'évêque est obligé de compter sur des legs et de se transformer en agent immobilier. "Ça peut être une maison, un terrain ou une part d'assurance-vie. Par exemple, nous avons vendu un terrain dans la ville de Sevran", explique l'homme d'église pour qui cette vente correspond à "un immense bol d'air, parce que cela nous permet bien souvent d'équilibrer nos finances."

Rigueur et réorganisation. La majorité des diocèses de France sont dans ce cas-là. Certains des 11.000 salariés de l'Eglise sont même en danger raconte l'archevêque d'Auch (dans le Gers), Maurice Gardès : "Ce qui permet de tenir et de gérer, c'est un régime de rigueur. Lorsqu'il y a un départ à la retraite d'une personne, on réétudie le poste pour voir comment on peut organiser autrement." 

Donner...du temps. Ce sont les raisons de cette campagne d'appel à la générosité dont il a la charge. Pour lui, la jeune génération de croyants doit se mobiliser. Encore faut-il avoir les moyens. Faute d'argent, c'est son temps qu'Isabelle, 22 ans, donne à l'église : "Je suis étudiante en école de commerce. Depuis le mois de septembre, je prends une années sabbatique dans mes études pour me mettre au service de l'Eglise en France et plus particulièrement de l'Eglise en milieu rural."

Autrement, le salut pourrait bien venir du Saint Père, la dernière fois que les dons sont repartis à la hausse, c'était en 2004 après la visite de Jean-Paul II en France.