Encellulement individuel en prison : "C'est le moment de faire évoluer les mentalités"
Au micro d'Europe 1, la directrice adjointe de la prison de la Santé et secrétaire générale du Syndicat national des directeurs pénitentiaires CFDT Flavie Rault explique, mercredi, que la baisse de la population carcérale due à la libération de nombreux détenus doit ouvrir le débat sur l'encellulement individuel dans les prisons.
C'est normalement la loi en France depuis plus de cent ans, mais l'encellulement individuel dans les prisons françaises est loin d'être la règle. Avec un taux élevé de surpopulation dans de nombreux centres pénitenciers, les situations des prisons se sont considérablement aggravées depuis plusieurs années . Mais la crise sanitaire du coronavirus pourrait tout changer, espère Flavie Rault, secrétaire générale du Syndicat national des directeurs pénitentiaires CFDT. Au micro d'Europe 1, elle affirme qu'il est possible d'atteindre l'objectif de l'encellulement individuel.
"Je crois qu'aujourd'hui, à travers cette crise sanitaire unique qui nous touche durement , on vient de démontrer que cet encellulement individuel, qui nous semblait à tous un objectif difficile à atteindre voire impossible, est possible", commence Flavie Rault, par ailleurs directrice adjointe de la prison de la Santé.
"On a réussi à travers cette crise sanitaire à mettre en place des moyens qui nous ont permis de diminuer radicalement ce taux d'occupation, qui frôlait les 100%", continue Flavie Rault. En effet, pour éviter une forte propagation du coronavirus dans les prisons, de nombreux détenus ont été libérés depuis le 17 mars.
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"Il faut se demander qui on fait rentrer en prison et pourquoi"
"Ce que nous pensons, c'est qu'aujourd'hui, on se trouve à un moment charnière et que nous est offerte une chance unique d'enfoncer le clou en avançant vers l'encellulement individuel de manière pérenne", développe la secrétaire générale du Syndicat national des directeurs pénitentiaires CFDT, expliquant que "c'est le moment de faire évoluer les mentalités".
Sur ce sujet-là, dit-elle, mais aussi sur les questions qui découlent de l'encellulement individuel, "et notamment de se dire quelle est la bonne peine au bon moment pour la bonne personne ?", s'interroge Flavie Rault. "Il faut se demander qui on fait rentrer en prison et pourquoi", conclut-elle.