Le préjudice total de l'affaire est estimé à 150.000 euros. 1:30
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Justin Morin, édité par Jonathan Grelier , modifié à
Huit personnes suspectées d'avoir fait partie d'une bande ayant escroqué près de trente prêtres sur un période de deux ans comparaissaient devant la justice, lundi au Havre. Parmi eux, deux jumeaux et leur sœur ont tenté de se défendre devant le tribunal. Le préjudice est estimé à 150.000 euros.

Le procès de huit personnes suspectées d'avoir escroqué une trentaine de prêtres sur une période de deux ans s'est tenu lundi, au Havre. Les prévenus, soupçonnés d'avoir commis ces méfaits un peu partout en France, auraient ainsi détourné la somme de 150.000 euros. Pour y parvenir, l'un d'eux se faisaient à chaque fois vraisemblablement passer pour un ancien paroissien dans le besoin. Europe 1 a pu assister à l'audience. 

"Je ne me rendais pas compte"

Parmi les suspects devant le tribunal lundi figurent deux jumeaux. L'un comparaît libre, l'autre non. C'est bien ce dernier qui était la tête pensante de l'organisation, selon le président. Dans le box, il a le regard très sombre. Quand vient son tour de parole, il faut tendre l'oreille pour l'entendre. Le prévenu mâche certains mots avec un accent havrais très prononcé. Il s'agace rapidement. Questionné sur les 150.000 euros extorqués, il répond le regard noir et vaseux : "Je ne me suis pas rendu compte. À cette époque-là, je jouais beaucoup au poker. Je ne me rendais pas compte."

Au cours des échanges, on comprend que l'homme a beaucoup fumé et pas uniquement des cigarettes. Il répète en s'agaçant à nouveau : "J'ai tout fait tout seul. Je ne comprends pas pourquoi vous y mêlez mon frère et ma petite sœur." Cette dernière fait aussi partie des prévenus. Son frère jumeau, lui, tente de se défendre. "Je ne savais rien. Je sortais d'une relation de dix ans. J'étais bourré toute la journée. Je n'étais pas au courant", affirme-t-il. Sa petite sœur confirme et explique, en larmes, l'avoir parfois ramassé à la petite cuillère.

Dans une ambiance tendue, le président rappelle en début d'audience que le mode opératoire utilisé contre les prêtres était un héritage légué par le père à l'un de ses fils, à qui il a tout appris. Le jugement était attendu dans la soirée.