Il faisait chanter les promoteurs immobiliers avec des recours devant la justice. Pierre Alain Wanten est accusé d'escroquerie, faux et blanchiment pour avoir multiplié les recours en justice contre des promoteurs, avant de leur demander une forte somme d'argent pour les retirer. Son procès s'est ouvert mercredi, à Paris.
Pas moins de 70 grands groupes approchés. C'était une méthode bien rodée qui lui a permis de récolter un million d'euros : sous couvert d'une fausse association supposée promouvoir un urbanisme responsable et écologique, Pierre Alain Wanten épluchait les permis de construire des grands projets immobiliers, pour y trouver des irrégularités avant de déposer un recours devant la justice. Il allait toquer ensuite à la porte des promoteurs parmi lesquels figurent Chanel, ou encore l'assureur Alliance et leur proposait un marché : retirer son recours contre une somme d'argent qui pouvait atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros. Il a ainsi approché 70 grands groupes, dont certains ont cédé.
Un "lanceur d'alerte". "Son seul objectif était de se remplir les poches", précise Maitre Chabert, avocat de la mairie Paris, l’une des parties civiles, alors que Pierre Alain Wanten se présentait comme un lanceur d’alerte. "Ce qu'il dit est faux : il ne peut pas dire qu'il va lutter contre la fraude, puisqu'il va se désister de ses actions moyennant finance", ajoute-t-il. Et effectivement à l’audience mercredi, Pierre Alain Wanten n’a pas réussi à convaincre le parquet, qui requiert la confiscation des sommes perçues, un million d’euros, auquel s’ajoute une amende de 100.000 euros.