Le Conseil de défense sanitaire qui s'est déroulé mercredi à Paris a permis de faire le point sur l'état des commandes de vaccins contre le Covid-19 passées par la France. Ainsi, 500.000 doses ont été commandées en décembre à l'alliance Pfizer-BioNTech. Pour le mois de janvier, 2,6 millions de vaccins Pfizer-BioNTech sont déjà prévus, ainsi que 500.000 doses du produit de Moderna qui vient d'être autorisé par l'Europe. En mars, ce sera huit millions pour Pfizer et cinq pour l'entreprise AstraZeneca. Puis les commandes accélèreront chaque mois, avec 35 millions de doses commandées en avril, 50 millions en mai et 68 millions en juin. Les commandes sont donc bien là, mais Europe 1 vous explique pourquoi la campagne de vaccination coince encore.
La difficulté du dernier kilomètre
Pour le moment, ce n'est pas du côté des livraisons que vient le problème. Les doses du produit Pfizer-BioNTech sont livrées comme prévu. Elles se trouvent actuellement dans les super-congélateurs de chaque département. Cela est géré par les Agences régionales de santé (ARS). Europe 1 les a toutes contactées mercredi. Actuellement, il y a par exemple 67.275 doses en Île-de-France, 35.100 en Provence-Alpes-Côte d'Azur ou encore 50.000 dans les Hauts-de-France. Celles-ci sont ensuite réparties dans chaque département : il y en 9.750 vers Tours, 4.875 à Orleans...
La vraie difficulté concerne le dernier kilomètre. C'est pour cette raison que le gouvernement à souhaiter ouvrir plus tôt la vaccination pour certains à partir des centres hospitaliers, les lieux où sont stockés les vaccins. En revanche, la situation se complique en ce qui concerne les Ehpad. Tout fonctionne beaucoup plus lentement. Il faut d'abord que ces établissements précisent de combien de doses ils ont besoin, que ces dernières soient isolées de l'ensemble du stock, conditionnées, puis transportées. Et tout cela ne paraît pas très bien organisé. D'ailleurs, aucun spécialiste de la logistique n'a été associé au groupe de travail responsable du cadrage stratégique du plan de vaccination.
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Des élus réclament des doses
Face à cette situation, des élus s'agacent car ils ne reçoivent pas ou pas assez de vaccins malgré l'organisation de lieux dédiés dans leur ville. C'est le cas du maire de Cannes, David Lisnard qui dénonçait mercredi sur Europe 1 une "défaillance administrative et politique". Sur son territoire, un vaccinodrome a été installé. Mais pour le moment, il n'est pas prévu que ces élus reçoivent des doses et organisent leurs propres centres de vaccination.
La donne pourrait bientôt changer. À Nice, le maire Christian Estrosi, qui s'est beaucoup plaint alors que les contaminations augmentaient dans sa ville, semble avoir été entendu. Le CHU de Nice a reçu la semaine dernière 2.925 doses directement de l'État, sans passage par l'ARS. Mais ces vaccinations passent encore bel et bien par le CHU. Une organisation encore éloignée d'un système de vaccinodromes que des élus veulent gérer.