Olivier Serva 1:39
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Nina Droff / Crédit photo : Quentin De Groeve / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Chaque jour, Europe 1 se penche sur une idée ou un problème du quotidien. Calvitie, cheveux roux ou crépus... De nombreux Français sont victimes de moqueries liées à leur chevelure, notamment au travail. Un élu du groupe Liot souhaite d'ailleurs proposer une loi pour lutter contre la discrimination capillaire. Qu'en pensent les Français concernés ?

Calvitie, cheveux roux, blonds, bouclés, crépus... De nombreux Français sont victimes de moqueries liées à leur chevelure. Le député Olivier Serva, lui-même chauve, avoue en avoir souffert. Cet élu guadeloupéen, membre du groupe Liot, veut proposer une loi contre la discrimination capillaire, notamment au travail. Une mesure qui existe déjà aux États-Unis, par exemple. Mais un texte de loi serait-il inutile ou nécessaire ? Europe 1 a posé la question aux Français concernés.

"Quand je vais en entretien, je me demande comment je les coiffe"

Qu'ils aient les cheveux roux, crépus ou encore blonds, beaucoup de Français confient avoir subi des moqueries sur leurs cheveux, notamment dans leur milieu professionnel. "Des moqueries comme 'tu ne t'es pas coiffée', alors que si", confie une jeune femme. "La blondeur qui est associée à la naïveté", ajoute une autre. "On m'appelait Poil de carotte, le roux", se souvient un jeune homme au micro d'Europe 1. "On m'a déjà dit 'tu perds tes cheveux, tu es chauve !'", témoigne un autre.

Tanita a des cheveux crépus coiffés en afro, Lucile d'épaisses boucles brunes qui tombent jusqu'au milieu de son dos. Toutes deux font très attention à la façon dont elles se coiffent au travail. "Quand je vais en entretien, je me demande comment je les coiffe. Je vais les coiffer en chignon, par exemple, pour éviter toute discrimination", explique la première.

"J'avais tendance à faire très attention à la manière dont j'étais coiffée parce que les gens autour pouvaient très vite trouver que ça ne fait pas professionnel alors que ce n'est pas vrai", précise de son côté Lucile.

"Pas sûr qu'une loi change les mentalités"

Mais faut-il pour autant faire une loi ? Les avis divergent. "Ça peut faire prendre conscience qu'il y a un problème et que les cheveux sont source de discrimination. Après, je ne suis pas sûre que ça change les mentalités", regrette une jeune femme. 

"Ce serait quelque chose d'intéressant, effectivement, pour lutter contre les discriminations et faire en sorte de ne pas rendre cela normal", concède un passant. "J'ai des doutes sur le fait que ça change réellement quelque chose et qu'on puisse endiguer ce phénomène de blague capillaire", regrette une dernière au micro d'Europe 1. Ce projet de loi pourrait être présenté à l'Assemblée nationale en octobre prochain.