Une juge de Madrid a ordonné l'exhumation des restes du peintre espagnol 28 ans après sa mort, afin de déterminer si l'artiste était le père biologique d'une femme vivant en Catalogne, d'où il était originaire. Au micro d'Europe 1, cette dernière a laissé éclater sa joie.
"Je sais que je ressemble à mon père". Cela fait dix ans que Pilar Abel se bât sans relâche pour démontrer qu'elle est la fille de Dalí. Lundi, quand son avocat lui a confirmé que la justice accédait à sa demande d'exhumation du corps, cette femme de 61 ans est restée sous le choc : "J'ai envie de pleurer, j'ai envie de rire mais je serai encore plus heureuse quand j'aurai les résultats. Je veux réellement savoir qui je suis. Je sais que je ressemble à mon père. Je suis aussi désagréable que lui et j'ai le même visage", avance-t-elle.
"Elle fait ça pour l'argent". La mère de Pilar aurait connu le peintre catalan à Cadaquès en Espagne. Elle était employée de maison dans ce petit village de la Costa Brava où vivait le génie surréaliste qui officiellement n'a jamais eu d'enfant. A quelques kilomètres du village, à Figueras, là où est enterré la maître au sein du musée qui lui est consacré, la décision est très mal accueillie. Dolores, patronne d'un café, a du mal à croire à cette histoire : "Ça ne me plaît pas du tout. Dalí est mort il y a des années. Le déterrer maintenant ? Franchement, je ne sais pas pourquoi cette dame a attendu autant de temps. Évidemment, elle fait ça pour l'argent."
Appel de la décision de justice. S'il s'avère que Dalí est bien son père, en effet, Pilar Abel pourrait empocher plusieurs centaines de millions d'euros en héritage et droits d'auteur. Mais rien n'est encore fait. la fondation Dalí va faire appel de cette décision judiciaire, un appel qui devrait suspendre provisoirement l'ordre d'exhumation.