Jusqu'à un an de prison ferme. Lundi, son procès a été reporté en raison de son état de santé, "incompatible avec une comparution immédiate". Le tribunal de Boulogne-sur-Mer se penchera donc le 12 mai prochain sur le cas du général Christian Piquemal, arrêté samedi dernier, à Calais, lors d’une manifestation hostile aux migrants, interdite par la préfecture. Il a été désigné par le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer comme ayant eu "le rôle principal" dans ce mouvement, qui rassemblait 150 personnes environ. L’ancien commandant de la Légion étrangère est donc poursuivi pour "participation à un attroupement qui ne s’est pas dissous après sommation". Il encourt jusqu'à un an de prison ferme. Le général Piquemal s'est défendu mardi dans Europe Midi.
"Il ne s’agissait pas d’une manifestation anti-immigrés !". Pour lui, "il ne s’agissait pas d’une manifestation anti-immigrés ! Et cette manifestation n’était pas organisée par le Cercle de "Citoyens-Patriotes" dont je suis le Président. Une organisation qui est totalement apolitique et qui n’est ni raciste, ni xénophobe, ni islamophobe", a-t-il répondu à Jean-Michel Aphatie. Trois jours après la manifestation de Calais, il ne comprend donc toujours pas son arrestation. "Quand les forces de l’ordre ont donné la deuxième sommation, j’ai donné l’ordre de la dispersion et, les gens se sont dispersés. On m’a, à ce moment là, appréhendé, alors que je n’étais plus sur la place de la manifestation", s'est-il justifié avant de dénoncer, "peut-être qu’on m’a arrêté car je peux déranger étant une figure un peu emblématique. Ce n’est pas le hasard, nous étions huit et on a sauté sur moi avec des violences extrêmement fortes. C’était vraiment moi qu’on voulait. La manière dont on m’a appréhendé n’est pas conforme à ce qu’il convient de faire vis-à-vis d’un homme de mon âge et du respect qu’on lui doit".
"J'ignorais que Pegida allait se trouver là". Le général Piquemal est revenu, dans Europe Midi, sur le déroulement de la manifestation de samedi. "J’ai pris la parole car on m’a tendu des micros. A aucun moment je n’ai dit que c’était une manifestation anti-immigrés. J’ai dit pourquoi, moi, j’étais là. Il y avait d’autres mouvements, notamment Pegida et, j’ignorais qu’ils allaient se trouver là. On n’a pas manifesté, on est resté sur place ! Je ne suis pas un général qui ne respecte pas la loi", a-t-il expliqué très agacé.
"Je ne regrette absolument pas y être allé". Trois jours après son arrestation par les forces de l'ordre et alors qu'il aurait dû paraître en comparution immédiate lundi, le général Piquemal ne regrette absolument pas sa présence à Calais samedi. Aujourd'hui, s'il n'a qu'un seul regret, c'est "que Pegida se soit trouvé en même temps que nous sur place mais sinon, je ne regrette absolument pas d'y être allé. Pegida est un parti d’extrême droite pro-nazi avec lequel je n’ai rien à faire", a-t-il affirmé. Pour lui donc, tout est finalement un concours de circonstances. Des circonstances qu'il devra tenter d'expliquer à la justice le 12 mai prochain.