Gonesse : trois familles menacées d’expulsion de leur HLM à cause de leurs enfants

HLM 3:47
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Clément Perruche
A Gonesse, dans le Val d'Oise, le gestionnaire d'une résidence HLM a démarré des procédures en justice pour obtenir la résiliation du bail et l’autorisation d’expulsion de trois familles résidant dans ses HLM du parc d’Orgemont. Pour se justifier, il invoque plusieurs dizaines de dégradations et une agression.
INTERVIEW

Le gestionnaire d'une résidence HLM a démarré des procédures en justice pour obtenir l'expulsion de trois familles vivant dans des HLM. La raison : la multiplication des incivilités commises par les enfants des trois familles. Le bailleur a comptabilisé 64 dégradations ou vol de voitures mais également l'agression d'un gardien de la résidence. La directrice générale du bailleur a expliqué les raisons de cette procédure sur Europe 1.

Des familles "dans le déni"

"Un certain nombre de familles sont dans le déni", explique Michèle Attar, directrice générale de l'organisme HLM "Toit et joie", qui gère les appartements en question. Elle précise que l'objectif n'est pas tant d'expulser manu militari les familles que de leur mettre la pression pour trouver des solutions. "Une fois qu'on a un accord du juge pour une expulsion, on a encore tout le délai qui nous permet de revenir sur la décision si les familles nous proposent des solutions durables."

Depuis le début de la procédure, les familles auraient pris conscience de la gravité de la situation. "En l'occurrence, pour au moins deux familles, les choses se sont stabilisées et les difficultés sont moindres. Et au moins une des familles a demandé à quitter la résidence, peut-être pour des raisons salutaires : éloigner ses enfants d'un réseau qui n'est pas forcément très sain pour eux."

Les voisins excédés

"Les voisins sont des gens modestes qui utilisent leur voiture pour aller travailler. Quand ils n'ont plus de voiture ou qu'elle a été dépouillée, ils sont eux mêmes en situation de victime. Ils nous demandent de résoudre le problème. On le fait avec les moyens dont on dispose, tout en essayant d'éviter qu'une famille entière se retrouve à la rue parce qu'un adolescent dysfonctionne", détaille Michèle Attar. "Nous avons engagé une procédure d'expulsion, ce qui ne signifie pas qu'on ira nécessairement au bout."