Cet "avis à tous", affiché dans le McDonald's de Hyères (83), a été relayé par 60 millions de consommateurs. Sur le billet, pris en photo et transmis au magazine, la direction du restaurant intime à ses employés l'ordre ne pas nourrir les sans-abri, suite à un "incident" fin juillet.
"Nourrir tous les affamés du territoire". "Il est formellement interdit de procurer de la nourriture aux clochards. Pour rappel, la prise de repas équipiers doit être consommée sur place, le repas équipier est un avantage en nature personnel et ne doit profiter qu'au salarié en question", énonce la note signée de la direction.
Photo reçue d'un lecteur. Chez #mcdonalds dans le Var, aider un nécessiteux serait-il passible de licenciement? pic.twitter.com/9SQQ83K7TL
— Thomas Laurenceau (@thlaurenceau) 8 Août 2015
"McDonald's n'a pas vocation à nourrir tout les affamés du territoire !", poursuit la missive, retweetée par plus de 2.000 internautes, conclue sur une menace de licenciement pour "tout manquement à la procédure".
Que s'est-il passé ? 60 millions de consommateurs fait le récit des événements. "Il y a eu un conflit avec un chien et deux hommes alcoolisés qu'on ne connaissait pas", raconte un équipier du McDonald's de Hyères, interrogé par le site de l'association. Un salarié leur aurait offert un burger issu de son "repas équipier", "ce qui aurait exaspéré la direction, celle-ci craignant que cet acte attire d'autres sans-abri", écrit 60 millions.
Les excuses de McDo. Si McDonald's France reconnaît une maladresse, tant dans le procédé que dans la formulation, la société met en avant un souci du restaurant varois de "prévenir ces incidents" et "préserver la sécurité des clients".
L'entreprise, qui emploie 69.000 personnes en France, "se joint au restaurant" dans ses excuses adressées "à toutes celles et ceux que cette affiche a pu choquer". Surtout, la direction France rappelle que l'enseigne au logo jaune "a vocation à servir tous ses clients, sans aucune distinction".
"Le sourire des personnes à qui je donnais mon repas n’avait aucun prix", dit le salarié qui avait partagé son sandwich à 2 euros avec un sans-abri, joint par 60 millions. Il conclut : "Le monde ne tourne vraiment pas rond".