Ils ciblaient leurs victimes d'origine chinoise et les suivaient jusqu'à leur domicile pour les voler : cinq jeunes ont été mis en examen vendredi à Bobigny pour des vols avec violences en bande organisée "commis en raison de l'ethnie", a-t-on appris samedi auprès du parquet.
Trois d'entre eux ont été placés en détention provisoire, et deux sous contrôle judiciaire, a précisé cette source.
Six jeunes ont été laissés libres. Mardi, la police avait interpellé onze jeunes de 16 à 19 ans originaires de Paris. Six d'entre eux ont été laissés libres à l'issue de leur garde à vue. Ils étaient soupçonnés d'avoir commis une dizaine de violentes agressions à Aubervilliers, où 10.000 personnes originaires de Chine travaillent sur la première plateforme européenne d'import-export de textile, et dans d'autres communes de Seine-Saint-Denis.
Ils dérobaient "tout ce qu'ils pouvaient". Les jeunes impliqués agissaient selon un mode opératoire bien particulier : "Ils se mettaient soit à la sortie de restaurants fréquentés par la communauté asiatique à Paris et en Seine-Saint-Denis, soit à la sortie de magasins dans la zone des grossistes" à Aubervilliers, a expliqué Anouck Fourmigué, la commissaire de cette ville située au nord de Paris, qui a dirigé l'enquête. Ils suivaient leurs victimes "jusqu'à leur domicile" où ils les "attaquaient violemment" et dérobaient "tout ce qu'ils pouvaient", a-t-elle ajouté.
En 2016, Chaolin Zhang, un couturier chinois de 49 ans, était mort à Aubervilliers après un vol avec violences. Après son décès, des milliers de personnes avaient défilé dans les rues de Paris et Aubervilliers pour dénoncer le "racisme anti-asiatique".