Avoir un voiture et ne pas pouvoir l'utiliser. C'est à cette situation absurde que sont confrontés de très nombreux Français depuis novembre 2017, date à laquelle les préfectures ont cessé de délivrer des cartes grises. La démarche se fait désormais sur Internet, sur le site de l'Agence national des titres de sécurités (ants). Problème : ce nouveau système fonctionne mal, voire très mal. Entre 450.000 et 600.000 dossiers sont actuellement bloqués.
"C'est ubuesque !" Seule solution pour les usagers : attaquer l'Etat pour enfin obtenir leur carte grise. C'est ce que vient de faire Caroline. Elle attend depuis quatre mois l'immatriculation de sa voiture arrivée de Belgique, malgré un dossier complet, rempli sur le site. "Les réponses sont toujours les mêmes, c'est retour à la case départ", s'agace-t-elle au micro d'Europe 1. "On ne peut pas avoir un être humain avec lequel dialoguer", se désole-t-elle.
"L'Etat m'oblige à avoir une carte grise pour rouler avec mon véhicule mais il refuse de me la délivrer. Malgré tous les documents que je lui ai envoyés en trente exemplaires, ça tourne en rond. C'est ubuesque ! Maintenant, c'est terminé, je vais au tribunal administratif."
"L'Etat veut éviter les condamnations". Des plaintes comme celle de Caroline, maître Jean-Marc Descoubes en reçoit dix par jour en ce moment sur son bureau. Un moyen, selon lui, d'accélérer la procédure. "L'Etat veut absolument éviter les condamnations", explique-t-il. "Donc il traite en manuel dans l'urgence avant les audiences de référé les immatriculations. Ce qui fait que, dans la plupart des cas, on obtient par miracle la carte grise avant l'audience. On est dans le ridicule !"
Et les difficultés pourraient, selon l'avocat, s'accumuler avec l'arrivée des vacances d'été. Des dizaines de milliers de Français pourraient se retrouver coincés chez eux... faute de carte grise.