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Benjamin Peter (envoyé spécial à Landiras), édité par Laura Laplaud
Pour faire face au feu gigantesque qui a déjà ravagé 14.000 hectares en Gironde, les pompiers innovent. Ils utilisent la méthode de la coupe rase, une technique qui était jusqu'ici peu utilisée dans cette région et dans les forêts de pins. Europe 1 s'est rendue sur l'un de ces lieux d'abattage.

Imaginez une ville comme Paris ou Lyon totalement réduite en cendres. Telle est la surface parcourue par le feu en Gironde, soit 14.000 hectares. À La-Teste-de-Buch, ce feu est hors de contrôle et vient de gagner la mer. Plus de 2.000 personnes ont encore été évacuées ce week-end. Au total, ce sont 16.000 vacanciers qui ont dû plier bagages face à un mur de flammes qui atteint jusqu'à 100 mètres de haut. Les pompiers adoptent une nouvelle stratégie : ils déboisent des parcelles pour freiner sa progression.

Faire une barrière au feu

D'immenses mâchoires saisissent ces pins de 20 mètres de haut. En quelques secondes, ils ne sont plus que des rondins, pendant qu'une imposante broyeuse dévore la végétation au sol. Sur 40 mètres de large, il ne reste plus que de la terre retournée. Pour Marc Vermuellen, le directeur du SDIS 33, il s'agit de faire une barrière au feu.

"Feu hors norme, mesure hors normes. Ici, en face de vous, vous avez des pins de 20 mètres, donc on va faire une largeur de 40 mètres qui va permettre que si le feu arrive à ce niveau-là, il n'ait plus rien à manger", détaille-t-il.

Ce sont les sylviculteurs qui travaillent à déboiser et dégager cette bande où le feu pourrait arriver dans un ou deux jours. Pour Bruno Laffon, le président de la DFCI, la Défense des forêts contre les incendies, cette association créée par les exploitants pour lutter contre les feux, c'est un sacrifice nécessaire. "On a pris la décision de prendre un temps d'avance sur lui en sacrifiant un peu du massif, mais en sachant que là, on mettra les moyens pour pouvoir l'arrêter", assure-t-il.

"On préfère en couper un peu pour sauver le reste"

"Parce qu'ici, ce n'est pas une forêt d'ornement, c'est une forêt de production, une forêt qui alimente une filière. C'est pour ça que la filière est venue donner un coup de main avec des machines parce qu'il faut absolument qu'on l'arrête. Ça suffit. On préfère en couper un peu pour sauver le reste parce qu'après, ce sont les Landes."

En quelques heures, ils ont créé une bande de 12 kilomètres de long, complétée par des feux stratégiques pour éviter les sautes poussées par le vent, mais comme le vent tourne, d'autres coupes stratégiques sont prévues dans la journée.