Camille Kouchner duhamel 1:48
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Hélène Terzian, édité par Margaux Lannuzel
Les associations qui accompagnent les victimes d'incestes et leurs proches voient augmenter le nombre de signalements depuis la publication du livre de Camille Kouchner, qui accuse son beau-père, Olivier Duhamel. Des appels qui font souvent état de faits commis dans des milieux "extrêmement aisés". 
ENQUÊTE

Un livre aux allures de déclic, pour certaines victimes. Depuis la publication de La Familia Grande (Ed. du Seuil), l'ouvrage dans lequel Camille Kouchner accuse son beau-père Olivier Duhamel d'avoir violé son frère jumeau alors qu'ils étaient âgés de 14 ans, la parole sur l'inceste se libère et les signalements augmentent, selon les informations recueillies par Europe 1. 

De nouveaux profils de victimes

Pour les associations qui accompagnent les victimes d'inceste et leurs proches, contactées une par une, le constat est flagrant : depuis une dizaine de jours, les signalements sont de plus en plus nombreux. Selon les cas, les signalements ont doublé, ou été multipliés par quatre, voire cinq.  "Il y a eu une conséquence, en particulier pour les personnes qui ont été agressées dans un milieu extrêmement aisé, et aussi les personnes dont le statut de l'agresseur est d'un niveau assez important", explique Cathy Milard, directrice de SOS Inceste. 

Les victimes ont donc des profils nouveaux, et font directement référence à l'affaire Duhamel. "Le fait que ce soit un homme public fait que les personnes se disent : 'Je vais pouvoir aussi témoigner'."

"Ça les rend beaucoup plus légitimes"

Selon la directrice de SOS Inceste, ces signalements sont la preuve que l'inceste existe dans tous les milieux. Avec des victimes qui témoignent souvent après avoir eu des enfants et sont rassurées par l'accueil du livre de Camille Kouchner. "Ça les rend beaucoup plus légitimes, elles ont l'impression qu'on peut beaucoup plus prendre en compte ce qui leur est arrivé, puisqu'on remet très peu en cause la parole de Camille Kouchner", confirme la psychiatre Muriel Salmona. "Elles se sentent beaucoup plus en confiance pour parler."

Un élan perceptible, dont les associations espèrent désormais qu'il contribuera à briser pour de bon le tabou de l'inceste.