La vidéo de la scène avait suscité l'indignation. En février 2015, un passager noir avait été empêché de monter dans le métro parisien par quatre supporters du club de football de Chelsea. Ces derniers ont été condamnés mardi à des peines allant de six à douze mois de prison avec sursis.
Deux présents, deux absents. Le tribunal n’a pas cru aux versions présentées par les deux supporters qui avaient traversé la Manche pour leur procès. Les deux jeunes hommes, âgés de 22 et 25 ans, se sont présentés au tribunal correctionnel de Paris, endimanchés d’un costume trois pièces-cravate. Employés dans le bâtiment, ils sont les deux plus "sages", inconnus de la police britannique, contrairement aux deux absents du jour.
Des faits contestés par les prévenus. Le premier a prétendu avoir repoussé la victime, le Franco-Mauritanien Souleymane Sylla, parce qu’il n’y avait plus de place dans la rame. À la barre, il a confié ne pas avoir fait attention à la couleur de peau de cet homme qui voulait rentrer dans le métro, jurant ne pas être raciste, et donc ne pas avoir chanté "We are racist" ("Nous sommes racistes"), un air entonné par plusieurs supporters présents ce 17 février 2015, en marge d'un match de Ligue des champions entre le PSG et les Blues. Et d’évoquer un chant contre l’IRA, l’armée républicaine irlandaise. Sentence : huit mois de prison avec sursis.
Le second se serait touché la peau de la nuque pour montrer qu’elle était blanche. Des faits niés en bloc par le prévenu. Son avocate ne lui reconnaît qu’un tort : être resté passif. Durant l’audience, la vidéo amateur de l’incident a de nouveau été diffusée.
10.000 euros de dommages et intérêts. Les deux autres supporters, absents, ont eux été condamnés à douze mois de prison avec sursis. Des condamnations identiques à celles réclamées par la procureure, qui a évoqué "l’expression la plus viscérale d’une violence tournée vers l’autre", devant une victime qui raconte ses traumatismes, ses insomnies, ses arrêts de travail, son quasi-divorce, et qui reçoit en compensation 10.000 euros de dommages et intérêts.
À l'époque, les Premiers ministres français Manuel Valls et britannique David Cameron avaient exprimé leur indignation et la victime avait même reçu même un coup de téléphone du président de la République François Hollande.