C'est une petite phrase - mélange de vantardise et de provocation - dans le plus pur style de Jawad Bendaoud : "Je les ai niqués une fois, je les aurai une deuxième fois". Ces propos seraient une allusion à sa relaxe en février dernier alors qu'il encourait jusqu'à cinq ans de prison pour avoir logé les terroristes du 13-Novembre, et au procès en appel qui doit se tenir en novembre prochain.
Des propos entendus par son ex-compagne. Cette phrase a été rapportée aux gendarmes par l'ancienne petite amie de Jawad lorsqu'elle a porté plainte contre lui en mars dernier pour menace de mort. Une plainte retirée quelques semaines plus tard. Jawad Bendaoud avait écopé de six mois avec sursis en comparution immédiate dans cette affaire en avril dernier.
""Entendu sur europe1 :" Derrière un verbiage fleuri se cache un vrai violent et un dissimulateur "
"On est passé à côté de la vérité". Dès lors, la question, angoissante, se pose. Et si Jawad Bendaoud s'était joué de la justice lors de son procès en février dernier ? Pour Me Didier Seban, avocat de plusieurs victimes des attentats du 13-Novembre, on n'a pas encore cerné la vraie personnalité de Jawad Bendaoud. "Je suis convaincu qu'on est passé à côté de la vérité sur cette personne. C'est un délinquant d'habitude, condamné à plusieurs reprises, notamment par la cour d'assises. Derrière un verbiage fleuri, qui a évidemment fait un peu rigoler tout le monde, se cache un vrai violent et un dissimulateur", considère le conseil, au micro d'Europe 1.
Ces déclarations ont suffisamment intéressé les magistrats pour qu'ils demandent qu'elles soient jointes au dossier du logeur du 13-Novembre lors de son procès en appel. Les juges auront alors tout le loisir de lui demander des explications.
En attendant, Me Xavier Nogueras, l’avocat de Jawad Bendaoud, qui a contacté Europe 1, fait savoir que son client "dément formellement avoir tenu ces propos". Me Nogueras "condamne aussi les commentaires des parties civiles avant le procès en appel".