"Ça a été une humiliation, du début à la fin", estime Ibrahim Maalouf, condamné vendredi à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour une agression sexuelle sur une adolescente de 14 ans, qu'il a toujours niée. Interrogé par Europe 1 après l'énoncé du jugement à Créteil, le trompettiste a affirmé sa volonté de faire appel de la décision, se disant "estomaqué".
"Ils n'ont aucune preuve". "Je ne comprends pas pourquoi ça se passe comme ça", réagit l'artiste. "Ils n'ont aucune preuve de quoi que ce soit, le seul argument du tribunal c'est : 'pourquoi elle mentirait ?'". Durant le procès, deux versions s'étaient opposées : celle de la jeune femme, aujourd'hui âgée de 18 ans, qui avait raconté à la barre que le musicien l'aurait embrassée une première fois un soir à la sortie d'un cinéma en 2013. Et celle du trompettiste de jazz qui soutient avoir repoussé ses avances et invoque des accusations motivées par le dépit amoureux.
"Je suis scandalisé par ce que j'ai entendu : le tribunal juge que ce que dit la fille est crédible alors qu'on est arrivés avec des preuves qu'elle mentait", poursuit Ibrahim Maalouf. "On m'accuse d'agressions sexuelles sur des dates où j'étais absent, on a des preuves de ça", assure le musicien, également condamné à une amende de 20.000 euros.
"Il est hors de question qu'on reste là-dessus". "Ce qui est très surprenant, c'est que la personne qui m'accuse de ces actes reconnaît elle-même avoir cherché à me manipuler et reconnaît elle-même qu'elle comptait se servir de moi, qu'elle voulait faire trompettiste comme métier", poursuit le musicien. "Est-ce qu'un artiste parce qu'il est connu, ou une personnalité parce qu'elle est connue, est forcément responsable des choses qu'on lui reproche ?".
"Je comprends que cette personne ait des souffrances, n'aille pas bien, mais pourquoi on m’imputerait la responsabilité de ça ?", interroge encore le trompettiste. "Il va falloir encore que je me batte pendant un an ou plus. Il est hors de question qu'on reste là-dessus, on va faire appel."
"Elle n'invente pas une histoire", répond l'avocat de la plaignante
"La peine est légère considérant l'impact sur la victime, mais elle est d'abord symbolique", estime quant à lui l'avocat de la plaignante Jean-Baptiste Moquet, interrogé par Europe 1 à l'issue de l'audience. "Je pense que ça satisfera ma cliente qu'il ait une condamnation, qu'on l'ait entendue et qu'elle n'invente pas une histoire contre celui qu'elle idolâtrait."