Akram, blessé dans la fusillade il y a trois ans, témoigne. 0:59
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Frédéric Michel, édité par Mathilde Durand
Trois ans après la fusillade au sein du lycée Alfred de Tocqueville, à Grasse, le procès de Kilian, tireur présumé, s'ouvre mardi. Akram, blessé lors de la fusillade, appréhende la tenue du procès. Trois ans après les faits, il reste très marqué par le drame. "J'ai un seul souvenir, c'est lui me tirant dessus", confie-t-il à Europe 1. 
TÉMOIGNAGE

Reporté à la suite du mouvement des avocats des barreaux de Grasse et Nice opposés à la réforme des retraites, le procès de la fusillade du lycée Tocqueville s’ouvre mardi. Il y a trois ans, le 16 mars 2017, un adolescent de 16 ans muni d’un véritable arsenal faisait irruption dans son lycée, Alfred de Tocqueville à Grasse, blessant cinq personnes. Kilian se sentait rabaissé et souhaitait se venger en faisant peur aux élèves de sa classe. Il a tiré sur Akram, qu’il ne connaissait que de vue. L’adolescent reste sous le choc. Europe 1 l'a rencontré.  

"J'ai la crainte qu'il ressorte rapidement" 

"Ça va pas très fort. J’ai un seul souvenir c’est lui me tirant dessus", confie le jeune homme. "J’ai encore les plombs dans mon corps, plus d’une centaine." Killian, le tireur présumé, est jugé avec un complice, à peine plus âgé que lui.  Il encourt 30 ans de réclusion criminelle, 20 ans si les juges retiennent l’excuse de minorité. Quatorze personnes avaient été blessées dont quatre par des plombs. 

Ce procès est une épreuve pour Akram. "Je le redoute, car revoir la personne qui m’a tiré dessus, ça fait toujours quelque chose. J’ai la crainte qu’il ressorte rapidement", explique l'adolescent. "Mais je suis impatient de voir quelle justification il donne à ses actes. Je ne le connaissais pas du tout, je ne comprends pas pourquoi il a fait ça." En attendant, le jeune homme est toujours victime de violents cauchemars. "Beaucoup de nuits ont été difficiles", confesse-t-il.