Un an après l'incendie, des émanations subsistent près du site de l'usine de Lubrizol (photo d'illustration). 1:34
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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Un an après le spectaculaire incendie survenu dans une usine Lubrizol proche de Rouen, Europe 1 est allée à la rencontre des riverains, dont certains sont toujours traumatisés et beaucoup inquiets pour les conséquences sanitaires. 
REPORTAGE

On ne connaît toujours pas les raisons de l'accident qui a causé l'incendie de l'usine de Lubrizol, en septembre 2019 à Rouen. Un an après la spectaculaire catastrophe, les associations de sinistrés réclament des réponses et défileront dans les rues de la ville, samedi après-midi. Europe 1 est allée à la rencontre des riverains, dont certains sont toujours traumatisés par l'incendie... Et, beaucoup, inquiets pour l'avenir. 

"Les maladies vont se déclarer, peut-être plus tard"

"On perçoit encore des odeurs, le matin, le soir, tout dépend du sens du vent", raconte ainsi Pedro, qui vit à proximité de l'usine et redoute un éventuel impact sur sa santé. "Aujourd'hui, il n'y a rien parce que les maladies se sont pas déclarées ou vont se déclarer, peut-être plus tard", avance-t-il. "Mais moi, j'ai plus peur pour nos enfants."

"Connaître les substances, c'est connaître les maladies de demain", abonde Simon de Carvalho, président d'un collectif de riverains. Il dénonce l'opacité de l'industriel, qui a longtemps tardé à détailler les produits chimiques partis en fumée. "On sait que les produits sont cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques... Rien que ça ! Donc il faut absolument qu'on connaisse les substances et qu'il y ait un vrai suivi sanitaire."

Une étude épidémiologique "biaisée" ? 

Quant à l'étude épidémiologique récemment lancée par Santé Publique France, c'est de la poudre aux yeux qui arrive trop tard, se désole Pierre-Emmanuel Brunet de l'association "Respire". "C'est un questionnaire, il n'y a pas de prélèvements, et puis l'aspect toxicité n'est pas développé, c'est très léger", soupire-t-il. "Donc c'est toujours quelque chose, mais c'est tardif. Vous imaginez bien qu'en plus avec la pandémie, cette étude va être biaisée."