Jean-Michel a peur du bonheur : "Je ne l'ai pas connu étant enfant"

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Léa Beaudufe-Hamelin
N’ayant entretenu des relations amoureuses qu’avec des femmes violentes verbalement et physiquement, Jean-Michel explique qu’il n’est pas parvenu à accepter son bonheur lors de sa dernière histoire d’amour. Au micro de Sabine Marin, sur "La Libre antenne" d’Europe 1, Jean-Michel confie avoir peur du bonheur.
TÉMOIGNAGE

Jean-Michel dit avoir peur du bonheur. Selon lui, c’est parce qu’il ne l’a pas connu quand il était enfant. Il raconte avoir eu un père violent, ce qui l’a poussé à toujours entretenir des relations amoureuses avec des femmes violentes. Il confie alors ne pas être parvenu à accepter son bonheur lors de sa dernière histoire d’amour. Au micro de "La Libre antenne", sur Europe 1, Jean-Michel évoque cependant les souvenirs heureux partagés avec son grand-père maternel autour de leur passion commune pour l’horticulture.

"Le bonheur me fait peur. Je n’ai jamais connu le bonheur avec les femmes qui ont partagé ma vie. Il n’y en a pas eu beaucoup, deux femmes ont partagé ma vie. Le bonheur m'a fait peur, parce que je ne l'ai pas connu étant enfant. Malheureusement, j'ai reproduit les schémas de ma jeune enfance inconsciemment. Mon père était violent envers moi. Inconsciemment, je suis allé vers des femmes dominatrices, violentes verbalement et physiquement. 

Je me suis séparé de ces deux femmes. J'ai rencontré il y a quelques années, ce n’est pas si vieux que ça, une femme merveilleuse, gentille et douce. J’ai eu peur. Je me disais que ce n’était pas possible, que ça ne pouvait exister. C’était trop beau pour moi et j’ai joué au con. J’ai eu peur que ça s’arrête. Je trouve ça idiot de ma part. Je ne sais pas quoi faire pour accepter ce bonheur.

" Je suis cassé de la vie "

Il n'y a qu'une seule personne qui m'a dit que j’étais quelqu’un de bien, c’est mon grand-père maternel. À cinq ou six ans, je savais déjà ce que je voulais faire comme métier : horticulteur. C’est mon grand-père qui m'a transmis cette passion. Je me suis donné la peine d’apprendre ce métier. J’ai eu mon diplôme avec mention très bien. Les gens qui m'ont donné ma chance me disaient que j’en étais capable. J’ai eu ce diplôme et la seule personne qui m’a dit que c’était bien, c'était mon grand-père. Ça, c'était du bonheur. Malheureusement, il n’est plus présent dans ma vie. Il est décédé en 2004, à 98 ans.

C’est particulièrement dur en ce moment, avec ce qu’on vit. Ce n’est pas évident. Je n’ai personne autour de moi, je suis seul. Et puis, il y a ce climat. On est complètement paumés en ce moment. Je suis suivi par une psychiatre depuis trois mois. La bêtise humaine fait mal, elle détruit et elle peut tuer. J’en suis la preuve. Avec tout ce qu’on a pu me faire, j'ai réussi à me détruire. Je ne sais pas si c'était consciemment ou inconsciemment. J’ai réussi à tout surmonter à chaque fois. 

Je me mets une carapace. Je n’ai pas envie de montrer le visage de quelqu'un qui ne va pas bien. J'ai toujours un mot pour plaisanter, mais c’est une carapace. On m’a dit de ne surtout pas perdre mon humour. J’ai 53 ans, mais la machine est bien fatiguée. Je suis cassé de la vie, à cause de ce que j'ai encaissé depuis quelques années. Ça m'arrive de baisser les bras et de ne plus avoir envie de me battre. "